La scène politique française est marquée par un ralliement grandissant de différents acteurs à la « théorie » suprémaciste dite du « grand remplacement ». Celle-ci postule que la population blanche de culture judéo-chrétienne serait en train d’être progressivement « remplacée » par des populations non-blanches majoritairement de culture musulmane au cœur même des nations occidentales.
Trois candidats de droite et d’extrême-droite font explicitement référence à cette « théorie » inventée par le suprémaciste Renaud Camus. Le président de la République lui-même y ferait fréquemment référence lors d’échanges avec ses collaborateurs, comme en témoigne son biographe, le journaliste Marc Endeweld. Cette « théorie » suprémaciste infuse désormais bien au-delà de l’extrême-droite et de la droite pour s’incruster au cœur de l’espace public français.
Certains nous diront que les « digues » devant contenir le discours de l’extrême-droite la plus ouvertement raciste sont en train de sauter. Nous pensons que ces « digues » ne sautent pas car elles n’ont jamais réellement existé comme le prouve le silence assourdissant d’une grande partie du mouvement social lors du vote de la loi d’exception sur le soi-disant « séparatisme ».
Les « digues » contre le processus réactionnaire actuel et ses dimensions de fascisation ne peuvent être que de nature politique et ne sont fonction que du rapport des forces idéologiques. Les concessions de ces dernières décennies à l’islamophobie – de la loi de 2004 en passant par la négation de l’existence de cette forme du racisme et aux débats à répétition sur le voile, le burkini, la viande halal, etc. –, ont crées le terrain propice pour le déploiement de l’affirmation d’un danger civilisationnel porté par les Africains et/ou les Musulmans. Elles constituent le socle à partir duquel se banalise et se popularise une conception raciste du monde.
Nous ne discuterons pas ici de la véracité de la « théorie » dite du « grand remplacement » qui a été plus d’une fois dénoncée comme étant une pure élucubration de suprémacistes se donnant pour but de répandre la haine des non-Blancs. En réalité, cette « théorie » a d’abord un but pratique. Elle aspire à susciter une réaction de « défense » au sein d’une population blanche à qui il faut faire croire à une menace pour son existence même en raison d’une « colonisation » non-blanche de son territoire.
Car le but ultime de la « théorie » dite du « grand remplacement » est de promouvoir une politique de purification ethnique de la France et de l’Occident qui devraient éliminer par la violence et l’expulsion toutes les populations non-blanches vivant sur son territoire. En octobre 2014, dans une interview au journal italien Corriere della Sera, Eric Zemmour ne se proposait-il pas déjà de déporter cinq millions de musulmans vivant en France ?
Les partisans de cette « théorie » ont déjà mis leur funeste projet à exécution. Ainsi, le terroriste qui a commis un massacre tuant 51 personnes dans deux mosquées de Christchurch en Nouvelle-Zélande, en mars 2019, s’était justifié dans un manifeste intitulé « Le Grand remplacement ».
Suite à ce terrible massacre, nous, Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires, avions organisé un rassemblement place de République afin de rendre hommage aux victimes de ce crime et de dénoncer l’idéologie suprémaciste du « grand remplacement ».
Toutefois, la mobilisation contre le suprémacisme ne saurait être limitée à des réponses à des événements aussi dramatiques soient-ils. Notre mobilisation se doit d’être ininterrompue contre des idées et des pratiques visant à ravaler tous les non-blancs au rang de sous-homme. Afin de structurer nos mobilisations nous devons nous organiser car seule notre organisation nous permettra de vaincre les suprémacistes.
Alors contre la peur que les suprémacistes essaient de nous inculquer, osons lutter ; osons vaincre ! Unissons-nous pour ne pas subir !
Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires
22/02/2022