Ballade de débaptisation anticoloniale

De nombreuses rues de nos villes continuent de porter des noms d’esclavagistes, d’hommes politiques, de théoriciens racistes et d’assassins de masse coloniaux : le général Louis Faidherbe, le maréchal Lyautey, Jules Ferry, etc. Cette célébration, qu’elle soit consciente ou non, est une insulte aux peuples qui ont subi l’esclavage puis aux pays qui ont été colonisés. Cette glorification est perçue comme une humiliation pour les descendants devenus français de ces esclaves et de ces colonisés.

Il est urgent de décoloniser les noms de nos rues et places. Chaque année, le FUIQP organise une ballade anticoloniale pour débaptiser symboliquement quelques-unes de ces rues et les rebaptiser du nom d’antiracistes et d’anticolonialistes. Dans une ambiance familiale et conviviale, chaque arrêt sera l’occasion d’une réapparition d’une tranche d’histoire occultée.

DÉPART SAMEDI 2 JUIN à 10H00 GRAND PLACE

Suite à cette ballade, nous participerons à 17h00 Place de la République, à l’action du collectif Faidherbe doit tomber qui agit pour que la statue de l’assassin Faidherbe soit enlevée de cette place importante lilloise.

Art et colonialisme dans l’espace public à Lille et ailleurs

Depuis le 10 avril, un collectif d’associations lilloises réclame que l’on déboulonne la statue du général Faidherbe, figure brutale du colonialisme français du XIXe siècle en Algérie et au Sénégal. Parallèlement, au Sénégal, le Collectif sénégalais contre la célébration de Faidherbe est porteur de la même revendication concernant une statue du général Faidherbe présente à Saint-Louis. Ces initiatives convergentes permettent d’interroger l’utilisation de l’art et de l’espace public : Qui célèbre-t-on et au nom de quoi? En quoi la célébration de figures du colonialisme peut-elle constituer une violence?

Dans le cadre de la campagne « Faidherbe doit tomber » (https://faidherbedoittomber.org/) l’Atelier d’Histoire critique vous invite à discuter et à donner votre avis en compagnie de :
– Rodolphe Gauthier, écrivain, critique d’art et éditeur indépendant.
– Khadim Ndiaye, historien, membre du Collectif sénégalais contre la célébration de Faidherbe (via Skype).

La rencontre aura lieu à la médiathèque du Vieux Lille située 25-27 place Louse de Bettignies.
Elle est comme d’habitude, gratuite.

L’œuvre négative du colonialisme français en Kanaky : Une tentative de génocide par substitution Publié le 16 avril 2018

Saïd Bouamama

La date du référendum d’autodétermination de la Kanaky[i] est enfin fixée au 4 novembre 2018.  Ce référendum obtenu par les accords de Nouméa de 1998 a connu de nombreuses péripéties : conflit sur la composition du corps électoral avec l’exclusion de 25 000 électeurs kanak, conflit sur la formulation de la question posée avec la tentative d’imposer en implicite une élimination de la perspective d’une indépendance totale[ii], nomination de Manuel Valls comme président d’une « mission d’information sur la Nouvelle-Calédonie » et déclarations publiques anti-indépendantistes de celui-ci, etc. L’histoire longue et récente de l’archipel souligne  son importance économique et stratégique pour le colonialisme français. Celui-ci mettra tout en œuvre pour maintenir sa mainmise sur cette colonie de peuplement dans laquelle a été tentée une tentative de génocide par substitution.  Résumant l’attitude de l’Etat français devant le comité de décolonisation des Nations-Unies,  Roch Wamytan président du groupe UC-FLNKS et  nationalistes au congrès de Nouvelle-Calédonie déclare ainsi en mai 2015 : « sous couvert de démocratie, nous pouvons déceler des manœuvres d’un Etat tentant d’assurer sa domination tout en faisant bonne figure devant la communauté internationale[iii]. »

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