Oui à la marée populaire mais pas sans les quartiers populaires !

De Paris à Gaza ce sont celles et ceux qui payent le prix fort qui nous montrent la voie de la résistance et de la dignité. Le FUIQP Paris-Banlieue s’inscrit en soutien des familles victimes des violences policières et répond à l’appel du comité Adama pour un cortège de tête des quartiers populaires.

Les luttes des immigrations et des quartiers populaires sont toujours marginalisées par la gauche et les syndicats au profit de la question sociale, qui une fois résolue, permettrait selon eux de supprimer l’ensemble des dominations inhérentes au système capitaliste (classe, race et sexe).

Cette conviction est directement influencée par l’universalisme républicain de gauche, mythe selon lequel l’État français n’opèrerait aucune distinction entre les individu.e.s, quelques soient leurs origines et leurs sexes. Pourtant, ce sont les descendant.e.s d’immigré.e.s qui occupent les emplois les plus précaires et qui sont frappés par un chômage deux fois supérieur à la moyenne. Ce sont les mêmes qui subissent les discriminations au logement, au travail, à l’éducation, les violences policières et l’islamophobie. Les immigré.e.s français.e.s et étranger.e.s ont donc vocation à être syndiqué.e.s et diriger des luttes syndicales.

La République française s’est construite dans la colonisation, son esprit la structure toujours.
Nous ne laisserons plus jamais nos luttes se faire récupérer par des discours antiracistes pansements, véritables prétextes à voter, qui, sous couvert de dénonciations en façades, n’incriminent jamais le racisme d’État, c’est à dire toutes violations de l’égalité des droits.

Le combat victorieux des Chibanis contre la SNCF dans l’indifférence générale des partis politiques et syndicats nous lie toujours plus à l’Histoire des luttes de l’immigration et des quartiers populaires. Elle ouvre également la perspective de nouvelles victoires autonomes : la nécessité de nous organiser, de s’unir pour ne plus subir.

L’émergence d’un cortège des quartiers populaires pose en ce sens la question historique de nos luttes, celle de sa structuration en une force autonome. Cette force doit se construire pas à pas et toujours par en bas pour nous prévenir des dérives bureaucratiques. Elle a aussi pour vocation de s’opposer aux rapports néocolonialistes et impérialistes que la France impose aux pays du Sud et de soutenir les luttes des peuples pour leur émancipation nationale et sociale.
Face à la violence des politiques racistes et islamophobes, nous ne pouvons plus rester divisé.e.s, construisons une maison commune !