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JUSTICE, DIGNITE OU RIEN COLLECTIF ROSA PARKS·
1 décembre 2018 à 15 h 00 min - 18 h 00 min
Nous, héritiers de l’immigration coloniale, sommes victimes de discours et d’actes racistes dont le caractère structurel fait système. 35 ans après la Marche pour l’Egalité et contre le Racisme, nous marchons encore.
Partout en Occident, nous sommes majoritairement destinés à occuper des places de subalternes. Si dans cette période de crise sociale, les gouvernements néo-libéraux de gauche et de droite font payer la facture à tous les peuples, nous, nous en payons le prix le plus lourd. Souvent les premiers débauchés, les derniers embauchés, souvent précarisés et confinés aux travaux les plus pénibles et les moins bien payés, génération après génération, l’histoire coloniale se rappelle à nous.
Partout en Occident, nous sommes pour beaucoup d’entre nous, relégués, ségrégués dans des espaces qui sont les moins bien dotés par le droit commun. En privatisant les services publics, ils cassent le meilleur outil de redistribution sociale, fragilisant davantage nos vies et particulièrement celles des femmes de familles monoparentales vivant dans nos quartiers. En perdant l’accès aux services publics, nous perdons le droit aux services publics.
Partout en Occident, la répression contre les mouvements sociaux s’accroit, mais tandis que celle-ci s’abat sur tous dès lors que l’on conteste cet ordre néo-libéral, s’ajoute une répression spécifique à l’endroit des habitants des quartiers populaires, construits continument comme des ennemis de l’intérieur. Les violences policières nous blessent, nous mutilent et nous tuent, non pas pour ce que nous faisons mais pour ce à quoi nous sommes réduits, essentialisés, stigmatisés : des noirs, des arabes et des rroms.
Partout en Occident, au nom de la lutte anti-terroriste, les lois se succèdent pour restreindre les libertés de tous, reste que les populations les plus visées, sont musulmanes ou supposées telles.
Partout en Occident, les campagnes électorales placent pour l’essentiel au centre des débats, non pas l’inégale répartition des richesses, mais les Migrants, faisant fit au passage des causes impérialistes de ces routes de l’exode. Dès lors, les partis les plus ouvertement racistes et islamophobes en particulier, font le plein des voix de ceux qui par peur du déclassement et de l’Autre construit comme barbare, se trompent de colère et d’ennemi de classe.
Parce-que notre antiracisme politique est résolument contre ce système néo-libéral, cet appel, initié par un « nous » de dignité, se termine par une exigence de soutien de « tous ». Si et seulement si, nous résistons ensemble à égalité de regard, nous pourrons ouvrir des horizons d’espoir loin des abimes d’une histoire passée.
Le 1er décembre 1955, une femme, noire, couturière, refuse d’aller s’asseoir à la place située à l’arrière du bus qui lui est assignée. Ce jour-là, Rosa Parks, est restée assise devant, pour que nous puissions vivre debout avec dignité.
Le 30 novembre 2018, contre le racisme et les inégalités sociales, on disparaît de nos lieux de travail, de nos facs, de nos écoles, des réseaux sociaux, des lieux de consommation.
Et le 1er décembre, on réapparaît sur toutes les grandes places des villes, pour exiger Egalité et Dignité pour tous et toutes.