Résistance au colonialisme, au racisme et à l’islamophobie!

Du Vietnam à l’Algérie en passant par la Palestine!

Le 8 mai est célébré comme jour de victoire contre le nazisme. Mais pour des millions de colonisés, cette date est marquée par un drame. Le 8 mai 1945, à Sétif, Guelma et Kherrata, des milliers d’Algériens sont massacrés pour avoir osé réclamer leur liberté, après avoir combattu pour celle des autres.

En témoigne aussi les massacres en Indochine en 1946 et à Madagascar en 1947.

Cette répression révèle l’hypocrisie du système colonial : il parle de droits humains, mais les nie à ceux qu’il opprime. Il proclame la liberté, mais la refuse aux peuples colonisés.

Le 7 mai 1954, neuf ans plus tard, la victoire de Diên Biên Phu face à l’armée française colonialiste prouve que les peuples peuvent vaincre. Ce n’est pas seulement une défaite militaire, c’est la preuve que la dignité est plus forte que la domination.

Aujourd’hui encore, le peuple palestinien résiste, face à un système colonial d’apartheid, d’occupation et d’effacement. Comme les Vietnamiens et les Algériens hier, il lutte pour son droit à vivre libre sur sa terre.

Nos mémoires sont liées. Nos douleurs sont communes. Nos luttes sont solidaires.

Du 8 mai 1945 à aujourd’hui, de Sétif à Gaza, de Diên Biên Phu à Rafah en passant par Paris le 11 mai 2025 contre l’islamophobie le racisme et le fascisme: l’histoire nous appelle à marcher ensemble pour la justice, la liberté et la  dignité.

Farid Bennaï

8/05/2025

Marcher contre l’islamophobie et lutter contre ses causes réelles

La marche nationale contre l’islamophobie appelée pour le 11 mai par des dizaines d’organisations, associations, comités, partis, etc., répond à une nécessité indiscutable et au besoin d’unité la plus large qui en découle. C’est pourquoi le FUIQP marchera ! Mais les mobilisations contre l’islamophobie se doivent d’être davantage encore à la hauteur des enjeux auxquels nous sommes confrontés

L’assassinat d’Aboubakar Cissé révèle que l’islamophobie est devenue la figure première du racisme contemporain ; celle qui est fabriquée consciemment par le discours politique et médiatique dominant. Elle s’articule de surcroît avec une montée simultanée de la négrophobie, le Musulman et le Noir devenant les figures de l’ennemi intérieur à abattre.

Les ergotages multiples sur le mot « islamophobie » depuis des années et encore aujourd’hui d’une part et la négation ou la sous-estimation de son ampleur et de sa croissance exponentielle d’autre part, ont été des facteurs importants empêchant l’émergence d’une réponse à la hauteur des enjeux.

L’islamophobie qui vient de tuer Aboubakar Cissé n’est pas un racisme spontané venant d’en bas. Elle est le résultat de décennie de diffusion consciente à des fins politiques [produire des débats écrans pour masquer des questions sociales et politiques réelles, légitimer des interventions militaires extérieures dans des pays où l’Islam est la religion majoritaire, cliver les classes populaires pour les diviser, légitimer le soutien à l’Etat génocidaire israélien, etc.] d’un « racisme d’en haut » finissant par s’enraciner profondément. C’est en totale solidarité que nous nous associons à la demande de la famille de reconnaître comme terroriste le meurtre d’Aboubakar Cissé.

La fabrique politique de l’islamophobie s’est enclenchée dès 1982-1983 avec la campagne du Parti socialiste au pouvoir pour délégitimer les grèves des travailleurs immigrés en les présentant comme étant une manipulation « intégriste ». Elle prend son rythme de croisière avec le vote de la loi de 2004 sur l’interdiction des signes religieux à l’école qui ouvrait une « boîte de Pandore du racisme respectable» autorisant et suscitant des retours périodiques de séquences d’hystérie islamophobes. A partir de cette date, l’islamophobie est inscrite dans la loi sous le masque de la défense de la laïcité. Elle s’accélère par la multiplication des perquisitions, des dissolutions des collectifs de lutte contre l’islamophobie ou de soutien à la lutte du peuple palestinien, des débats orduriers sur les chaines de désinformation, etc. L’islamophobie meurtrière est le résultat logique de cet « arôme idéologique immédiat » comme dirait Antonio Gramsci.

L’ouverture des processus de dissolution de la « Jeune Garde » et d’« Urgence Palestine » dans le contexte du meurtre d’Aboubakar Cissé souligne que les forces sociales et politiques à la manœuvre ne sont pas près de s’arrêter. Elle confirme qu’une partie de la classe dominante envisage une séquence fasciste pour résoudre la crise de légitimité gouvernementale et prévenir la révolte sociale qui gronde.

C’est pourquoi si l’unité est nécessaire, la clarté l’est également. Lutter efficacement contre l’islamophobie suppose d’en combattre toutes les causes. Il n’y aura pas de recul durable de l’islamophobie dans ce pays sans remise en cause de son inscription dans le marbre juridique par la loi de 2004. Sans pousser la lutte contre l’islamophobie jusqu’à la remise en cause de cette loi, nous ne pourrons produire qu’un antiracisme édenté.

Ainsi, la conclusion est celle de la nécessité d’un mouvement autonome des immigrations et des quartiers populaires.

Le principe est résumé depuis longtemps par Nelson Mandela : « Tout ce qui se fait pour moi, sans moi, se fait contre moi ».

Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires

7/05/2025

Non à l’islamophobie meurtrière !

Vendredi 25 avril au matin, Aboubakar Cissé a été assassiné de plusieurs coups de couteau au sein de la mosquée Khadidja à La Grand-Combe, dans le Gard. Après l’avoir poignardé, l’assassin a filmé Aboubakar Cissé agonisant, tout en insultant l’islam et les musulmans. Dans sa vidéo, le meurtrier a également exprimé son intention de réitérer son crime.

Le meurtre d’Aboubakar Cissé est un crime islamophobe, qui vient tristement nous rappeler que l’islamophobie tue, mutile, blesse, et détruit physiquement et psychologiquement des femmes et des hommes.

Ce meurtre islamophobe n’est malheureusement pas un acte isolé. Il s’inscrit dans un processus historique long de stigmatisation des musulmanes et des musulmans vivant dans l’Hexagone.

Depuis plusieurs décennies, de discours politiques et médiatiques en lois et mesures d’exception, les musulmanes et musulmans sont désignés comme un corps étranger gangrenant la société française.

L’extrême-droite a indéniablement porté ce discours islamophobe avec le plus de haine et de violence. Toutefois, la droite dite « républicaine », l’« extrême-centre » et une partie importante de la gauche ont largement contribué à ce concert islamophobe.

Aujourd’hui, certains de celles et ceux qui ont alimenté cette islamophobie — allant jusqu’à prohiber l’emploi même de ce mot — s’empressent de condamner le meurtre d’Aboubakar Cissé pour mieux faire oublier leurs compromissions passées.

Nous n’avons pas la mémoire courte ! Et nous ne nous laisserons pas amadouer par des discours opportunistes de pure circonstance.

En réalité, nous devons d’abord compter sur nos propres forces, car seule la mobilisation de celles et ceux qui subissent l’islamophobie et le racisme en général permettra de faire reculer cette oppression.

Il y a urgence à construire un front unitaire, le plus large possible, pour faire barrage à cette surenchère islamophobe, qui entraîne et entraînera inévitablement la multiplication des autorisations au passage à l’acte et des crimes racistes.

Pour l’heure, le Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires présente ses condoléances à la famille d’Aboubakar Cissé et à ses proches.

Face à cette tragédie, le FUIQP rappelle la nécessité de s’organiser et de lutter activement contre l’islamophobie et contre le racisme systémique, c’est-à-dire le racisme d’en haut et la fascisation.

Hors de la lutte, il n’y a pas de progrès !

Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires

Syrie: ne crions pas “victoire du peuple” avec les loups otanesques et sionistes

La chute de Bachar Al-Assad et les évènements de ces dernières semaines en Syrie ont été présentés par la communauté des États impérialistes (États-Unis, Union Européenne, Israël, et leurs alliés au Moyen-Orient) ainsi que leurs organes de propagande médiatique comme une “victoire du peuple syrien”.

En tant qu’organisations basées en France et, de manière générale, dans les pays occidentaux, nous n’avons pas la prétention de dicter aux peuples syrien ou palestinien la conduite à adopter face à des systèmes d’oppression ; que cette oppression émane de dirigeants de leur propre État ou de puissances coloniales et impérialistes, à l’image de l’État colonial et génocidaire sioniste. Une telle prétention serait d’autant plus vaine qu’en tant qu’organisations engagées dans le mouvement de solidarité anticoloniale avec le peuple palestinien, nous assistons, impuissantes, depuis plus de 14 mois, à un génocide perpétré par l’État sioniste avec le soutien direct de nos propres gouvernements. Si nous saluons la mobilisation internationale historique et sans précédent en soutien au peuple palestinien, force est de constater que, malgré quelques victoires symboliques, nous n’avons pas réussi à empêcher nos gouvernements de poursuivre leur soutien militaire, économique et diplomatique à l’État colonial et génocidaire sioniste. Ce constat, amer, sur les limites et insuffisances de nos propres mouvements en Occident, doit nous imposer l’humilité face à des peuples qui, à Cuba, en Irak, au Sahel, en Syrie, au Venezuela et, bien évidemment en Palestine, sont aux avant-postes de la lutte contre l’impérialisme de nos propres États.

Toutefois, cette exigence d’humilité ne saurait nous empêcher de faire preuve de lucidité dans l’analyse de l’évolution des rapports de force au Moyen-Orient, ainsi que leur impact pour les peuples de la région et du Sud global. Doit-on se rallier au narratif des États impérialistes et des médias occidentaux dominants visant à présenter la prise de pouvoir à Damas par des takfiristes repeints en “modérés” voire en “progressistes” comme une “victoire du peuple syrien”? Par quel miracle les États membres de l’OTAN, qui appuient et arment le génocide en Palestine peuvent-ils soutenir les aspirations du peuple syrien?

En cette période de confusion généralisée, il nous semble important de rappeler certains principes élémentaires ayant vocation à guider nos actions dans le cadre du mouvement de solidarité avec les peuples en lutte contre l’impérialisme. En tant que militant·es antiimpérialistes, il nous semble inconcevable de soutenir les agressions et déstabilisations désastreuses que sponsorisent les grandes puissances impérialistes. Ni en Irak, ni en Libye, ni au Yémen, ni en Syrie.

Contrairement à la fable, largement répandue, d’une révolte spontanée du peuple syrien qui aurait mené à la chute de Bachar el-Assad, la prise de pouvoir à Damas par Hayat Tahrir al-Sham (HTS, ladite “Organisation de Libération du Levant”), dont le noyau dur a été membre d’Al Qaïda puis de Daesh, est avant tout une victoire de l’OTAN et de l’État colonial et génocidaire sioniste.

En effet, les groupes armés ayant pris le contrôle de Damas le 8 décembre dernier ont bénéficié d’un soutien financier, logistique et militaire de la Turquie (membre important de l’OTAN), des États-Unis et de l’État colonial sioniste – chacun de ces 3 pays occupant et revendiquant une partie non négligeable du territoire syrien. Les aspirations démocratiques du peuple syrien sont finalement totalement étrangères aux acteurs du changement de régime. Les pseudos “libérateurs” ne sont que des agents turco-qataris et pro-occidentaux sans vergogne – ce dont ils ne se cachent pas. Le chef du HTS, Ahmad al-Shara’a (anciennement Abou Muhammad al-Julani), a clairement fait savoir que les groupes réunis sous sa bannière n’avaient aucune intention de s’en prendre aux intérêts de l’Occident et de son avant-poste dans le monde arabe : l’État colonial et génocidaire sioniste. Arrêté en Irak, Al Julani a passé cinq ans dans des camps de prisonniers mis en place par les États-Unis avant d’être libéré “par hasard” en 2011, au moment même où la guerre civile en Syrie commençait.

Par un tour de passe-passe dont ils ont décidément le secret, les dirigeants et médias occidentaux s’attachent désormais à rendre “respectables” des takfiristes que l’on prétendait combattre hier au nom de la “guerre contre le terrorisme” mais qui sont aujourd’hui au service de l’agenda des puissances occidentales.

Et l’agenda de ces forces, c’est la balkanisation de la Syrie, dont le nord et l’est sont sous protectorat américain, avec un pillage des ressours du pétrole et du blé ; le nord-ouest sous le contrôle et l’occupation turques. De son côté, l’État sioniste a élargi son occupation du Golan syrien jusqu’au Jabal ash-Shaykhet a détruit les capacités militaires de la Syrie par des centaines de bombardements depuis le 8 décembre. Rien ne s’oppose plus désormais à une balkanisation complète de la Syrie. Depuis plus d’un an, une ligne rouge du sang de dizaines de milliers de victimes, relie le génocide des Palestinien·nes à Gaza à la dévastation du Liban et au renversement du gouvernement syrien.

L’ordre chronologique est parfaitement clair. Au sein du formidable mouvement mondial de solidarité avec la Palestine, nul ne peut ignorer que l’État génocidaire sioniste tente depuis plus d’un an de détruire les forces qui lui résistent en Palestine, au Liban et au Yémen. La balkanisation d’une Syrie désormais dirigée par des groupes armés soutenus par l’OTAN et l’occupation d’une grande partie de son territoire constituent ainsi une opportunité pour l’État colonial sioniste de couper les résistances palestinienne et libanaise d’une importante base arrière.

Le renversement du gouvernement syrien est vécu comme un triomphe par le président turc Recep Tayyip Erdogan et par les pays occidentaux – États-Unis en tête – qui, il va sans dire, sont aussi, depuis toujours, les ennemis d’une véritable indépendance arabe. Mais, stratégiquement, le plus grand bénéficiaire de la balkanisation de la Syrie est de loin l’État colonial sioniste. Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s’est ainsi réjoui de la chute d’Assad, la qualifiant de “jour historique” et affirmant qu’elle était la conséquence directe des actions menées par Israël contre le Hezbollah et l’Iran. Le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, a déclaré que “c’est le début d’une opportunité pour un Moyen-Orient plus stable, dans lequel la sécurité d’Israël et les intérêts de l’Amérique sont garantis”. Pour assurer ces intérêts, les génocidaires du peuple palestinien peuvent faire confiance au nouveau pouvoir à Damas.

Le 27 décembre, le nouveau gouverneur de Damas, Maher Marwan, a indiqué à la radio publique américaine NPR que le nouveau pouvoir avait la “volonté d’établir des relations pacifiques avec Israël”. Dans un entretien au cours duquel le génocide en cours à Gaza n’a pas été évoqué, Maher Marwan a même justifié les bombardements massifs de l’État colonial et génocidaire sioniste en déclarant notamment : “Il est possible qu’Israël ait ressenti de la peur et ait donc légèrement avancé [dans la zone tampon] et bombardé un peu. C’est une peur naturelle. Nous n’avons pas peur d’Israël et nous n’avons pas de problème avec eux. […] Nous n’avons aucune intention d’intervenir d’une manière qui menacerait la sécurité d’Israël.” Le nouveau gouverneur de Damas appelle même les États-Unis, principal soutien du génocide en cours à Gaza à soutenir son gouvernement pour développer de meilleures relations avec Israël.

Rien d’étonnant à ce que le chef de HTS, quelques jours auparavant, ait demandé aux groupes palestiniens de désarmer et d’arrêter toutes leurs activités en Syrie. Les pseudo “libérateurs” sont des partisans de la balkanisation de la Syrie et de farouches opposants de la résistance palestinienne.

Ce n’est pas une intervention armée directe de l’impérialisme, comme ce fut le cas en Irak et en Libye, qui a fait chuter le régime syrien, mais ce sont les mandataires des principaux pays impérialistes et de leurs alliés locaux qui ont pris le pouvoir à Damas. Loin d’être une “libération”, ce dénouement est d’abord l’œuvre des États-Unis, d’Israël et de la Turquie qui ont tous les trois intérêts à la balkanisation de la Syrie, au renforcement de l’État colonial et génocidaire sioniste comme gérant local des intérêts du système impérialiste, à l’affaiblissement de l’Iran en attendant de pouvoir la balkaniser à son tour, à l’isolement de la résistance et du peuple palestinien comme condition du projet de leur anéantissement. Ces différents objectifs sont des outils pour le contrôle de cette région stratégique du fait de sa situation géographique (à l’intersection de trois continents) et de ses richesses pétro-gazières.

Refusons toute contamination de la propagande impérialiste dans le mouvement de soutien
à la cause palestinienne!


Non à l’occupation et à la balkanisation de la Syrie!

La libération de la Syrie sera aussi celle de la victoire de la Palestine et des peuples arabes
contre l’impérialisme
!

Vive la solidarité internationale des peuples!

Association des Palestiniens en Île-de-France
BPPA (Brigade Panafricaine pour la Palestine)
FUIQP (Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires)
Secours Rouge Marseille

A la mémoire de Habib Mheni

Nous venons d’apprendre avec tristesse la disparition de notre frère de lutte Habib Mheni. Allah y rahmou.

Tunisien émigré en France, Habib était un militant historique des luttes de l’immigration et de la solidarité avec les luttes de libération nationale des peuples colonisés, singulièrement avec le peuple palestinien.

Défenseur de l’unité arabe, Habib restait particulièrement attentif à la vie politique et intellectuelle s’étendant du Golfe à l’Atlantique. Lecteur insatiable, il dévorait les livres et les articles aussi bien en arabe qu’en français car il restait toujours avide de comprendre pour mieux agir. 

Dans son quotidien, Habib était l’incarnation de la figure du militant à la fois discret et sage mais toujours déterminé dans son engagement. 

Par sa présence, Habib aura également participé à former et orienter une génération de militants qui se doit de préserver la flamme de sa mémoire en perpétuant son héritage en faveur de l’émancipation des peuples colonisés.

Le Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires salue la mémoire de notre frère Habib Mheni et exprime ses condoléances et sa solidarité à sa famille et à ses proches.

Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires

15/12/2024

Soutien à Abdourrahmane Ridouane

Dans l’attente d’une expulsion du territoire français, Abdourrahmane Ridouane, Président de la mosquée de Pessac en Gironde, a été placé en centre de rétention administrative.

Monsieur Ridouane est visé par cette mesure d’expulsion en raison de son engagement en faveur des droits du peuple palestinien et de sa dénonciation du colonialisme.

Pourtant en juin 2024, la commission d’expulsion avait donné un avis défavorable à son expulsion en raison de l’ancienneté de sa présence et des liens personnels et familiaux de Monsieur Ridouane en France.

En réalité, cette mesure d’expulsion qui s’inscrit dans le cadre de la politique islamophobe mise en place par Messieurs Macron et Darmanin, est une nouvelle atteinte aux libertés fondamentales d’un responsable associatif musulman.

En effet, nous ne comptons plus les expulsions de responsables religieux, les fermetures de mosquées ou les dissolutions d’associations musulmanes ou luttant contre l’islamophobie. Tout cela représente une atteinte aux droits et libertés de la communauté musulmane qui vit dans un véritable état d’exception islamophobe.

Il s’agit également d’une manière de museler le mouvement de soutien au peuple palestinien victime d’un massacre de masses ayant déjà provoqué la mort de plusieurs dizaines de milliers d’enfants, de femmes et d’hommes.

Soutenir les droits légitimes du peuple palestinien est un engagement qui honore Monsieur Ridouane.

Nous, FUIQP, apportons notre soutien à Abdourrahmane Ridouane.

Nous demandons qu’Abdourrahmane Ridouane soit libéré immédiatement et qu’un titre de séjour lui soit délivré conformément à la décision du Tribunal administratif.

Contre l’islamophobie d’Etat !

Contre le colonialisme !

Soutien à Abdourrahmane Ridouane !

Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires

23/08/2024

Contre la guerre génocidaire à Gaza et contre la déshumanisation des Palestiniens et des Arabes en général

Samedi 10 août 2024, l’armée coloniale israélienne a bombardé l’école al-Tabi’een qui abritait environ 250 personnes déplacées, dont une majorité de femmes et d’enfants. Cette attaque a provoqué la mort de 93 personnes.

Ce bombardement est un nouvel épisode sanglant de la guerre génocidaire qu’Israël mène contre les Palestiniens de Gaza depuis le mois d’octobre 2023. Cette guerre génocidaire aurait déjà provoqué la mort de plus de 186 000 personnes selon la revue The Lancet et fait plus de 1,9 million de déplacés, c’est-à-dire plus de 90% de la population de Gaza.

Les autorités sionistes et leurs soutiens internationaux, politiques comme médiatiques, justifient ce processus d’épuration ethnique en déshumanisant les Palestiniens en particulier – qualifiés d’« animaux humains » par le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant – et les Arabes en général.

Cette déshumanisation des Arabes n’est malheureusement pas nouvelle. Elle trouve ses origines dans la longue histoire de la colonisation occidentale du monde arabe. En effet, de la conquête génocidaire de l’Algérie par la France au XIXème siècle à la guerre génocidaire d’Israël à Gaza actuellement en passant par la répression sanglante orchestrée par l’Italie en Libye dans les années 1930 aux guerres états-uniennes contre l’Irak dans les années 1990-2000, les massacres de masse ont été systématiquement justifiés par la déshumanisation des Arabes.

En France, cette déshumanisation des Arabo-berbères et des Noirs réactive une culture coloniale profondément ancrée dans la société par deux siècles de colonisation. Au niveau international, cette culture coloniale permet d’appuyer et de justifier le soutien du gouvernement français à la colonisation israélienne, mais aussi de rendre acceptable un traitement d’exception de populations infériorisées.

Au niveau interne, cette culture coloniale permet, depuis la conquête des indépendances des anciennes colonies françaises, de justifier sur les mêmes bases idéologiques les politiques d’exception menées contre l’immigration et les violences raciales contre celles et ceux qui sont identifiés comme Arabes ou Noirs.

Les images et les commentaires déshumanisants sur la guerre génocidaire en cours à Gaza participent donc à renforcer le racisme structurel au sein de la société française et préparent à la banalisation et à la massification de traitements d’exception ici.

Contre la guerre génocidaire menée à Gaza et contre le processus de déshumanisation des Arabes, nous avons le devoir de nous mobiliser.

Coloniser est un crime, résister est un droit!

Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires (FUIQP)

13/08/2024

Tirons les leçons, sortons des postures

Reprenons l’initiative

Le verdict des urnes est tombé. Si le pire a été évité, le diagnostic de la société française que révèlent les résultats est alarmant et lourd de menaces pour les classes populaires en général, pour les immigrés et les héritiers de l’immigration immédiatement. Le racisme est en particulier l’islamophobie se sont profondément enracinés, l’idée de l’existence d’une cinquième colonne et/ou d’un ennemi de l’intérieur imbibe désormais une part importante de la société française et de ses classes populaires, l’attente d’un pouvoir musclé pour réprimer cette « colonne » et cet « ennemi » n’est plus marginale. Bref le racisme d’en haut, politique et médiatique s’est durablement, après plusieurs décennies de matraquage descendant, transformé en racisme d’en bas.

Une telle situation est d’autant plus dangereuse pour nos vies et celles des nôtres que nous sommes dans une société qui reste imbibée de plusieurs siècles d’esclavage et de colonisation, que nous sommes dans une séquence historique de crise de l’impérialisme français en Afrique, que nous vivons une période inédite de crise de légitimité et de représentativité du pouvoir, que cette période est aussi marquée par une désorganisation et un éparpillement des forces militantes progressistes en général et issues de l’immigration et des quartiers populaires plus particulièrement.

Nul besoin d’être devin pour prédire une libération de la parole et des agressions racistes, l’approfondissement d’une logique du droit inégal [entre français et immigrés ; entre les « vrais français » et les « français de papier »], d’une citoyenneté de plus en plus explicitement à plusieurs vitesse, d’une conception sanguine de la nation remettant en cause de plus en plus ouvertement le droit du sol, etc.

Face à ce diagnostic de quelles forces disposons-nous ? Les associations et organisations de l’immigration et des quartiers populaires sont éparpillées, groupusculaires, enfermées dans des querelles, des clivages, des concurrences, des postures, des besoins de reconnaissances, etc., qui empêchent toute réaction politique et stratégique commune viable. Nous sommes de ce fait fréquemment beaucoup plus violents entre nous que face à nos adversaires et même nos ennemis.  

La conséquence en est que nous sommes incapables de peser sur le rapport de forces politiques ce qui conduit à une histoire qui s’écrit sans nous c’est-à-dire contre nous. Alors que les héritiers de l’immigration et des quartiers populaires constituent près de 30 % des classes populaires de France,, notre parole est absente.  Alors que les révoltes des quartiers populaires de 2005 à 2023 illustrent l’ampleur de la rage et de la colère contre les violences policières, le racisme d’Etat [et l’Islamophobie d’Etat en particulier], les discriminations racistes systémiques [à l’accès et dans l’emploi, au logement, etc.], le soutien scandaleux à l’Etat génocidaire d’Israël, etc., elles ne trouvent aucun débouché politique et organisationnel susceptible d’influencer le rapport des forces.

Les résultats inquiétants de ces législatives ne changent rien à notre place objective dans cette société et aux conséquences politiques qui en découlent. Hier comme aujourd’hui, avant ou après les législatives nous restons massivement membres des classes populaires et partageons avec eux des intérêts de classes. Hier comme aujourd’hui nous sommes cependant toujours à une place particulière au sein de ces classes populaires [marquée par la surexploitation, les oppressions racistes spécifiques, les dangers quotidiens pour notre intégrité physique, etc.] qui rend nécessaire une organisation et une parole autonome sans lesquelles nos intérêts seront évacués de l’agenda politique, nos revendications invisibilisése et silenciées, notre dignité bafouée, nos vies en danger, etc.   

C’est pourquoi le FUIQP appelle à la fois à ne pas sombrer dans la tétanie, la paralysie, le nihilisme ou la posture du spectateur donneur de leçons d’une part et à sortir des postures d’affichage et de monopole d’autre part. Le mouvement autonome des immigrations et des quartiers populaires ne peut avoir qu’une structuration de front articulant diversité et unité, aussi divers que l’immigration et les quartiers populaires, aussi uni que le sont les intérêts des groupes sociaux et fractions de classes qui sont les nôtres. Pour cette raison nous appelons à organiser en commun des « Rencontres nationales de l’Immigration et des Quartiers Populaires »  afin de formuler les axes stratégiques nous permettant de nous « Unir pour ne plus subir ».

Communiqué du Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires

10/07/2024

VICTOIRE TOTALE DE LA LUTTE DES SANS PAPIER.ES D’EMMAÜS

Honneur et dignité à nos sœurs et frères en relevant la tête et le poing comme leurs ainé.es pour conquérir cette victoire héroïque, c’est aussi pour tous les travailleurs discriminés et exploités de ce pays la flamme de l’émancipation et de l’espoir qu’ils brandissent au plus haut.

Après un an de luttes et de multiples pressions des directions d’EMMAÜS du NORD le jugement du Tribunal Administratif de Lille est tombé le 5 Juillet 2024[1].

  • Reconnaissance du travail dissimulé des Compagnons sans papier.es esclavagisé.es par EMMAÜS, 
  • Condamnation de prison avec sursis et interdiction de gérer une association pour les cadres d’Emmaüs poursuivis, 
  • dédommagement et intérêts pour chaque compagnon gréviste etc. Tous leurs camarades qui le peuvent sont invités le 11 juillet à la fête de la victoire.

Les compagnons sans-papier.es d’Emmaüs Saint-André, Nieppe et Dunkerque sont conforté.es dans leurs demandes légitimes dénonçant des maltraitances quotidiennes et des humiliations racistes dont ils sont parfois victimes depuis plus de sept ans. Infractions mises en lumière dans une enquête préliminaire  ouverte en juin 2023 pour traite des êtres humains et travail dissimulé.

Pour casser le mouvement de grève, les directions ont assigné les compagnons en lutte en justice et avait obtenu la levée du blocage de l’activité, sous peine d’amendes ou d’intervention policière. Intervention policière qui s’est réalisée à Saint-André avec une quarantaine de policiers intervenant  sans mandat en novembre 2023 dans la communauté de Saint-André pour terroriser les grévistes et les empêcher d’installer leur piquet. Plusieurs grévistes ont été tabassés et gazés avant d’être séquestrés par les policiers à l’intérieur de la communauté pendant plus de 10 heures.  Les victimes, avec courage, ont continué la lutte en déposant des plaintes contre ces violences policières.

Pour leur apprendre à se révolter, les directions leur ont coupé leurs maigres allocations qui leur permettaient jusqu’à alors de survivre (entre 150 et 380 euros par mois). À Saint-André, la direction a même refusé d’allumer le chauffage dans les logements malgré les températures négatives, mettant gravement en danger les quelques 50 habitants de la communauté, dont plusieurs enfants en bas âge, personnes âgées ou gravement malades. À Dunkerque, la directrice a décidé de confisquer tout le matériel qui permettait aux compagnons de se divertir : jeux, matériel de musculation, thé…

Cette victoire est un début, il faut aussi obtenir ce qu’ils et elles attendent de la préfecture du Nord : la régularisation de leur situation au titre du préjudice subit et de la reconnaissance du statut de tavailleur.e que la dissimulation par EMMAÜS ne leur permettait pas de faire valoir

Forts de soutiens nombreux, celui du FUIQP en premier lieu, cette victoire est une première contre celles et ceux qui exploitent et esclavagisent les plus fragiles dont les sans papier.es en sont la pire illustration.

S’unir pour ne pas subir a été le moteur de leur lutte et ici comme ailleurs il faut se rappeler qu’aucun droit ne s’obtient en baissant la tête.

Tous les camarades qui le peuvent sont invités à la fête de la victoire

le 11 juillet à la halte Saint-Jean à Saint-André à 18h

Communiqué du Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires

09/07/2024


[1]    Jour du 62ème  anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, symbole  d’une victoire contre l’oppression et la domination raciale et économique de la France.

De la fascisation au fascisme sur fond de colonialisme ?

Le temps de l’action et de la détermination

Depuis des décennies l’»extrême-droite» [appellation euphémisée de partis et groupes fascistes] est instrumentalisée par un arc politique allant jusqu’au parti socialiste et parfois au-delà, pour légitimer la révolution conservatrice ayant comme ingrédients : la lutte contre toute forme de remise en question du racisme systématique, la remise en cause des conquis sociaux, la destruction des services publics, la paupérisation et la précarisation des classes populaires, les guerres pour le maintien des colonies ou pour la préservation du pillage impérialiste. Pour ce faire les gouvernements de droite ou de gauche qui se sont succédé, ont tous repris à leur compte les concepts, les logiques de raisonnement, les priorités, les cibles et les propositions de cette extrême-droite. Depuis plus de quatre décennies l’immigration et ses héritiers ne cesse d’être politiquement et médiatiquement construits comme « boucs émissaires » de tous les maux de notre société; l’islamophobie ne cesse d’être promue médiatiquement et politiquement; les violences policières ne cessent d’être banalisées en toute impunité; les guerres coloniales ne cessent d’être justifiées au prétexte de la « lutte contre le terrorisme »; le statut juridique des immigrations ne cesse d’être précarisé par des lois négatrices des droits humains les plus élémentaires.

Les résultats des élections européennes ne sont qu’une conséquence prévisible d’un processus de fascisation en cours depuis plusieurs décennies.

Ce processus de fascisation est devenu une nécessité pour préserver un système raciste contesté par les populations non-blanches.

Les héritiers de l’immigration et les habitants des quartiers populaires ne sont pas restés inactifs face à ce rouleau compresseur réactionnaire des gouvernements de droite et de gauche successifs. Des révoltes des quartiers populaires contre les violences et les crimes policiers au raz-de -marée contre le génocide en Palestine depuis huit mois, ce qui s’exprime dans la rue c’est l’exigence d’une rupture radicale : avec la colonisation, avec le racisme et l’islamophobie d’État, avec la précarisation de l’immigration, avec la fabrication légale d’une masse de «sans-papiers» corvéables à merci, avec les violences policières banalisées et les permis de tuer accordés légalement aux forces dites « de l’ordre ».  Le score de la liste LFI lors du dernier scrutin illustre cette exigence de changement. Ceux que l’on présentait comme des abstentionnistes congénitaux se sont déplacés aux urnes pour que cesse le temps des compromissions, du racisme et d’une colonisation qui ne veut pas disparaître.

Les héritiers de l’immigration et les habitants des banlieues de la République ne sont pas la cause de la montée du fascisme mais sont une partie essentielle de la solution pour le faire reculer.

Il ne suffira pas de quelques discours antiracistes abstraits et moraux, de quelques réformettes ne remettant pas en cause les politiques suprémacistes, de quelques promesses vagues pour que disparaissent les germes fascisants qui ont été inoculés dans la société française depuis quatre décennies alors même que les germes de plusieurs siècles de l’esclavagisme et de la colonisation n’avaient pas été éradiqués. C’est pour cette raison que le FUIQP appelle à l’auto-organisation des quartiers populaires et des immigrations pour peser dans le rapport de forces politique et cesser d’être un simple réservoir de voix aussitôt oubliées à la clôture des scrutins.

Il faut rappeler le quasi consensus jusqu’à une époque récente sur la négation des violences policières comme ne se limitant pas à de simples «bavures» individuelles, sur l’islamophobie travestie en défense de la laïcité, sur la fabrique des sans-papiers et la restriction du droit au séjour au prétexte que «l’on ne peut pas accueillir toute la misère du monde», sur la participation à des guerres coloniales au prétexte de lutter contre des dictatures ou contre le terrorisme.

L’auto-organisation des quartiers populaires et des héritiers de l’immigration reste une question posée et à résoudre aujourd’hui comme après les législatives. Le FUIQP appelle à poursuivre ce combat par la prise d’initiatives communes dès la clôture du scrutin de ces législatives décisives.

Ce rappel des tâches de longue durée ne doit pas nous rendre aveugles ou indifférents aux tâches immédiates. Le rapport de forces dans ce pays sera inévitablement modifié par les prochaines législatives. Le temps n’est plus aux tergiversations, aux débats désincarnés sur les virgules, aux postures puristes. Nous devons arrêter l’incendie. Le FUIQP appelle à participer massivement à toutes les mobilisations contre le fascisme, à amplifier la lutte contre le racisme systémique et le colonialisme et à voter massivement pour le Nouveau Front Populaire, et plus particulièrement pour les candidates et candidats La France Insoumise, qui ont dénoncé les violences policières et le génocide en Palestine. Cette position ne signifie aucune illusion, ni aucun oubli des divergences de fond avec certains partis de ce Nouveau Front populaire sur les violences policières, l’islamophobie, la condition immigrée, les discriminations systémiques ou encore la Palestine.

Plus un seul pas en arrière, continuons, organisons-nous dans nos villes et nos quartiers, amplifions la résistance; il est question encore et toujours de nos existences, de celles de nos frères, soeurs, enfants, camarades, ici, et là-bas !

Notre vote est celui de la conscience politique et de la prise en compte du rapport des forces.

Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires (FUIQP)

15/06/2024