NAHEL, 2 ANS APRÈS : IMPUNITÉ POLICIÈRE, VIOLENCE COLONIALE, GESTION GUERRIÈRE DES QUARTIERS POPULAIRES

Le 27 juin 2023, Nahel Merzouk, 17 ans, était abattu à bout portant par un policier à Nanterre. Deux ans après, la douleur reste vive, mais elle se mêle désormais à une rage lucide : celle d’un peuple confronté à une politique d’État qui piétine sa dignité, efface ses morts et protège ses bourreaux.

Alors que la justice refuse de qualifier ce meurtre de crime raciste ou colonial, alors que les policiers impliqués bénéficient de conditions de détention privilégiées, voire de relaxe ou de soutien institutionnel, une vérité éclate plus clairement que jamais : ce que vivent les quartiers populaires en France relève d’une gestion coloniale permanente.

Dans nos quartiers, un simple contrôle routier peut tuer. Dans nos quartiers, l’uniforme fait la loi, et l’État couvre les crimes. Dans nos quartiers, la police n’est pas là pour protéger : elle est là pour réprimer, intimider, mater.

Ce n’est pas un dysfonctionnement : c’est une stratégie. C’est une logique de guerre contre une jeunesse perçue comme suspecte, car issue des immigrations postcoloniales. Ce sont les mêmes logiques qui opprimaient hier dans les colonies, aujourd’hui recyclées dans les cités.

Nous n’oublions pas Nahel. Nous n’oublions pas les centaines d’autres morts aux mains de la police. Nous n’acceptons pas les discours qui parlent “d’incidents” ou de “bavures” là où il y a une politique assumée de harcèlement, de surveillance et de violence d’État.

Face à l’impunité, face à l’injustice, face au racisme institutionnel : nous appelons à la mobilisation massive ce vendredi 27 juin 2025 à 17h à Nanterre, place Nelson Mandela, pour rendre hommage à Nahel et exiger justice.

Car justice pour Nahel et pour toutes les familles victimes de crimes policiers, c’est justice pour nous tous.

C’est la fin de l’impunité policière.
C’est la rupture avec un ordre colonial et raciste.
C’est le droit de vivre, libres et dignes, dans nos quartiers.

FUIQP — Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires

25/06/2025
Instagram : @justicepournahel

Halte aux bombardements américains sur l’Iran !

Non à l’impérialisme – Solidarité avec les peuples !

Le Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires (FUIQP) condamne avec la plus grande fermeté les bombardements américains actuellement en cours sur le territoire iranien. Une fois encore, les États-Unis, avec la complicité silencieuse ou active de leurs alliés, s’arrogent le droit d’agresser un peuple souverain au nom d’intérêts impérialistes.

Sous couvert de « sécurité régionale » ou de « lutte contre le terrorisme », ces attaques ne sont que la poursuite d’une guerre globale contre les peuples du Sud, contre toute forme de souveraineté non alignée, contre toute contestation de l’ordre néocolonial mondial.

Ces frappes ont déjà provoqué des morts civiles, des destructions massives et un climat de terreur. Elles menacent la paix dans toute la région et aggravent une fois de plus les tensions au Moyen-Orient. Elles rappellent tragiquement la violence systémique exercée par les puissances occidentales sur les pays du Sud, que nous subissons aussi ici, dans nos quartiers, sous d’autres formes : stigmatisation, violences policières, racisme d’État.

Le FUIQP exprime sa pleine solidarité avec le peuple iranien.

Nous appelons les organisations anticoloniales, les collectifs populaires, les syndicats, les forces progressistes et les habitant·es des quartiers à se mobiliser contre cette guerre.

Pas en notre nom !

Non à la guerre – Non à l’impérialisme – Justice pour les peuples !

FUIQP – Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires

23/06/2025

RÉPRESSION MIGRATOIRE : RETAILLEAU JOUE LE FASCISME D’ÉTAT — ORGANISONS LA RIPOSTE POPULAIRE

Pour le FUIQP, une nouvelle étape vient d’être franchie dans la guerre menée contre les migrant·e·s, les exilé·e·s et toutes les personnes perçues comme indésirables.

Mercredi 18 et jeudi 19 juin, Retailleau, ministre de l’intérieur du gouvernement Macron, a lancé une offensive policière dans les gares et les transports publics, sous couvert de “contrôles aux frontières”.

Il n’y a pas de frontières dans les trains. Il y a une stratégie raciste de harcèlement et de tri, appliquée avec méthode.

Ce n’est pas un simple fait divers : c’est une politique de d’État, une surenchère sécuritaire et raciste, menée avec la complicité active des directions de transport. C’est la continuité des lois Darmanin, de la loi immigration, et d’un pouvoir qui fait de la répression une norme.

Une logique coloniale reconduite, un régime autoritaire qui se consolide.

À travers cette rafle massive, Retailleau et ses soutiens veulent transformer les transports en zones de contrôle permanent, où l’on traque les sans-papiers, les pauvres, les racisé·e·s. Leur objectif : nettoyer les espaces publics de tout ce qui dérange l’ordre dominant.

Ces opérations ne sont pas isolées : elles s’inscrivent dans un projet global de criminalisation des mobilités, de militarisation des frontières, et d’étouffement des solidarités.

Face à la terreur du racisme d’État : solidarité, vigilance, organisation.

Nous refusons la normalisation des violences policières, dans les transports comme ailleurs.Nous appelons à protéger, alerter, documenter, faire front.

Le FUIQP appelle à construire des réseaux populaires de vigilance et de résistance, capables de défendre les personnes ciblées, d’entraver les expulsions, et de faire exister une solidarité active, de terrain, face à l’État.

Ce que Retailleau appelle “ordre”, c’est notre oppression.Ce que nous appelons solidarité, ils veulent l’écraser.

Il ne s’agit pas de simples contrôles : c’est une guerre sociale et raciste.

Ne restons pas passif·ve·s. Organisons la riposte populaire.

Faisons vivre une autre légitimité : celle de la justice, de la dignité et de l’égalité pour toutes et tous.

Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires

21/06/2025

Contre l’agression d’Israël contre l’Iran

Le FUIQP exprime sa plus vive indignation et sa profonde préoccupation suite à l’agression militaire perpétrée par l’État colonial israélien contre l’Iran.

Cette attaque est une violation manifeste de la souveraineté iranienne, une escalade grave et un nouveau franchissement de seuil par un État qui bafoue systématiquement les principes les plus élémentaires du droit international.

Les frappes israéliennes ont ciblé plusieurs sites sur le territoire iranien, mettant en péril la sécurité régionale et menaçant d’embraser davantage un Moyen-Orient déjà ravagé par les interventions impérialistes et coloniales.

Le FUIQP rappelle que le recours à la force sans justification légale est interdit par le droit international. Pourtant, nous savons ce droit profondément marqué par l’histoire des rapports de force issus du colonialisme et de l’impérialisme.

La Charte des Nations Unies, souvent évoquée, fut d’ailleurs conçue dans un contexte où les puissances dominantes entendaient façonner un ordre mondial à leur mesure.

Nous ne sommes pas dupes du caractère sélectif et instrumentalisé de ce droit, régulièrement invoqué pour justifier les guerres de l’OTAN, mais ignoré lorsqu’il s’agit de défendre les peuples du Sud ou de sanctionner les crimes de l’État d’Israël.

Néanmoins, dénoncer les violations du droit international par Israël c’est aussi souligner l’hypocrisie de ceux qui prétendent incarner la « communauté internationale » tout en tolérant ou soutenant les agressions répétées contre les peuples arabes et musulmans.

Le FUIQP réaffirme son engagement pour une résolution politique des conflits fondée sur la justice, la souveraineté et la libération des peuples. Nous affirmons le droit de l’Iran, comme celui de toute nation agressée, à se défendre. Mais au-delà des cadres juridiques imposés par les puissances dominantes, nous affirmons surtout la légitimité des résistances populaires et nationales face à l’agression impérialiste.

Face au génocide en cours à Gaza, face aux multiples agressions israéliennes au Liban, en Syrie, au Yémen, et aujourd’hui en Iran, le FUIQP appelle à des sanctions internationales contre l’État colonial israélien, à la fin de l’impunité, et à un soutien renforcé aux luttes des peuples contre la domination, l’occupation et la guerre.

Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires

17/06/2025

Dénonciation de l’arraisonnement criminel de la flottille pour Gaza en soutien au peuple palestinien

Le FUIQP affirme sa solidarité totale avec le peuple palestinien, en particulier avec les populations enfermées dans la prison à ciel ouvert qu’est Gaza, soumises depuis plus de dix-huit mois à une offensive militaire d’une violence coloniale sans précédent. Le massacre en cours s’inscrit dans la continuité d’un projet colonial fondé sur le nettoyage ethnique, la dépossession et l’éradication du peuple palestinien. Nous le nommons pour ce qu’il est : un génocide.

Ce crime aujourd’hui planifié s’inscrit dans le droit fil d’une histoire longue de gestion coloniale des territoires occupés. Il est le fruit d’un ordre mondial dans lequel les puissances impérialistes — au premier rang desquelles les États-Unis, la France et l’Union européenne — jouent un rôle direct ou complice. Que ce soit par le silence, la diplomatie de l’hypocrisie ou le soutien militaire et financier à l’État colonial israélien, la responsabilité de ces États est pleinement engagée.

Dans ce contexte, l’initiative courageuse de la flottille pour Gaza, qui tentait de briser le blocus et d’acheminer une aide vitale, est un acte de résistance civile. Son arraisonnement en pleine mer par l’armée israélienne, en violation du droit de naviguer en eaux internationales, constitue un acte de piraterie d’État, et une attaque contre la solidarité internationale.

Toutefois, nous refusons de nous appuyer sur des instances internationales discréditées, qui ont démontré, encore et encore, leur incapacité ou leur refus structurel d’agir contre l’impunité coloniale. Les résolutions de l’ONU non appliquées, les condamnations creuses et les gesticulations diplomatiques ne peuvent masquer une vérité simple : les institutions internationales, telles qu’elles existent aujourd’hui, participent à la gestion du colonialisme, non à sa fin.

Nous n’attendons rien de ces structures. C’est aux peuples, aux organisations militantes, aux collectifs de quartier, aux syndicats de base, aux diasporas engagées, à toutes les forces de la société civile en lutte de prendre leurs responsabilités.

C’est pourquoi le FUIQP appelle à :

 • Refuser la banalisation du génocide en cours ;

 • Nommer les responsables directs et complices : l’État israélien, les puissances impérialistes, les gouvernements collaborateurs ;

 • Multiplier les actions de solidarité concrètes : manifestations, blocages, boycott, soutien logistique, relais de la parole palestinienne ;

 • Construire un front large, anticolonial et internationaliste, qui relie la cause palestinienne aux luttes contre l’impérialisme, le racisme d’État, et les violences policières ici.

Ce n’est pas une guerre : c’est une extermination.

Ce n’est pas une crise humanitaire : c’est un projet politique criminel.

Face à cela, nous ne nous tairons pas.

Nous appelons à tous les rassemblements qui auront lieu dès aujourd’hui dans différentes villes de France pour dénoncer l’arraisonnement criminel de la flottille pour Gaza et pour soutenir le peuple palestinien.

Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires

09/06/2025

Résistance au colonialisme, au racisme et à l’islamophobie!

Du Vietnam à l’Algérie en passant par la Palestine!

Le 8 mai est célébré comme jour de victoire contre le nazisme. Mais pour des millions de colonisés, cette date est marquée par un drame. Le 8 mai 1945, à Sétif, Guelma et Kherrata, des milliers d’Algériens sont massacrés pour avoir osé réclamer leur liberté, après avoir combattu pour celle des autres.

En témoigne aussi les massacres en Indochine en 1946 et à Madagascar en 1947.

Cette répression révèle l’hypocrisie du système colonial : il parle de droits humains, mais les nie à ceux qu’il opprime. Il proclame la liberté, mais la refuse aux peuples colonisés.

Le 7 mai 1954, neuf ans plus tard, la victoire de Diên Biên Phu face à l’armée française colonialiste prouve que les peuples peuvent vaincre. Ce n’est pas seulement une défaite militaire, c’est la preuve que la dignité est plus forte que la domination.

Aujourd’hui encore, le peuple palestinien résiste, face à un système colonial d’apartheid, d’occupation et d’effacement. Comme les Vietnamiens et les Algériens hier, il lutte pour son droit à vivre libre sur sa terre.

Nos mémoires sont liées. Nos douleurs sont communes. Nos luttes sont solidaires.

Du 8 mai 1945 à aujourd’hui, de Sétif à Gaza, de Diên Biên Phu à Rafah en passant par Paris le 11 mai 2025 contre l’islamophobie le racisme et le fascisme: l’histoire nous appelle à marcher ensemble pour la justice, la liberté et la  dignité.

Farid Bennaï

8/05/2025

Marcher contre l’islamophobie et lutter contre ses causes réelles

La marche nationale contre l’islamophobie appelée pour le 11 mai par des dizaines d’organisations, associations, comités, partis, etc., répond à une nécessité indiscutable et au besoin d’unité la plus large qui en découle. C’est pourquoi le FUIQP marchera ! Mais les mobilisations contre l’islamophobie se doivent d’être davantage encore à la hauteur des enjeux auxquels nous sommes confrontés

L’assassinat d’Aboubakar Cissé révèle que l’islamophobie est devenue la figure première du racisme contemporain ; celle qui est fabriquée consciemment par le discours politique et médiatique dominant. Elle s’articule de surcroît avec une montée simultanée de la négrophobie, le Musulman et le Noir devenant les figures de l’ennemi intérieur à abattre.

Les ergotages multiples sur le mot « islamophobie » depuis des années et encore aujourd’hui d’une part et la négation ou la sous-estimation de son ampleur et de sa croissance exponentielle d’autre part, ont été des facteurs importants empêchant l’émergence d’une réponse à la hauteur des enjeux.

L’islamophobie qui vient de tuer Aboubakar Cissé n’est pas un racisme spontané venant d’en bas. Elle est le résultat de décennie de diffusion consciente à des fins politiques [produire des débats écrans pour masquer des questions sociales et politiques réelles, légitimer des interventions militaires extérieures dans des pays où l’Islam est la religion majoritaire, cliver les classes populaires pour les diviser, légitimer le soutien à l’Etat génocidaire israélien, etc.] d’un « racisme d’en haut » finissant par s’enraciner profondément. C’est en totale solidarité que nous nous associons à la demande de la famille de reconnaître comme terroriste le meurtre d’Aboubakar Cissé.

La fabrique politique de l’islamophobie s’est enclenchée dès 1982-1983 avec la campagne du Parti socialiste au pouvoir pour délégitimer les grèves des travailleurs immigrés en les présentant comme étant une manipulation « intégriste ». Elle prend son rythme de croisière avec le vote de la loi de 2004 sur l’interdiction des signes religieux à l’école qui ouvrait une « boîte de Pandore du racisme respectable» autorisant et suscitant des retours périodiques de séquences d’hystérie islamophobes. A partir de cette date, l’islamophobie est inscrite dans la loi sous le masque de la défense de la laïcité. Elle s’accélère par la multiplication des perquisitions, des dissolutions des collectifs de lutte contre l’islamophobie ou de soutien à la lutte du peuple palestinien, des débats orduriers sur les chaines de désinformation, etc. L’islamophobie meurtrière est le résultat logique de cet « arôme idéologique immédiat » comme dirait Antonio Gramsci.

L’ouverture des processus de dissolution de la « Jeune Garde » et d’« Urgence Palestine » dans le contexte du meurtre d’Aboubakar Cissé souligne que les forces sociales et politiques à la manœuvre ne sont pas près de s’arrêter. Elle confirme qu’une partie de la classe dominante envisage une séquence fasciste pour résoudre la crise de légitimité gouvernementale et prévenir la révolte sociale qui gronde.

C’est pourquoi si l’unité est nécessaire, la clarté l’est également. Lutter efficacement contre l’islamophobie suppose d’en combattre toutes les causes. Il n’y aura pas de recul durable de l’islamophobie dans ce pays sans remise en cause de son inscription dans le marbre juridique par la loi de 2004. Sans pousser la lutte contre l’islamophobie jusqu’à la remise en cause de cette loi, nous ne pourrons produire qu’un antiracisme édenté.

Ainsi, la conclusion est celle de la nécessité d’un mouvement autonome des immigrations et des quartiers populaires.

Le principe est résumé depuis longtemps par Nelson Mandela : « Tout ce qui se fait pour moi, sans moi, se fait contre moi ».

Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires

7/05/2025

Non à l’islamophobie meurtrière !

Vendredi 25 avril au matin, Aboubakar Cissé a été assassiné de plusieurs coups de couteau au sein de la mosquée Khadidja à La Grand-Combe, dans le Gard. Après l’avoir poignardé, l’assassin a filmé Aboubakar Cissé agonisant, tout en insultant l’islam et les musulmans. Dans sa vidéo, le meurtrier a également exprimé son intention de réitérer son crime.

Le meurtre d’Aboubakar Cissé est un crime islamophobe, qui vient tristement nous rappeler que l’islamophobie tue, mutile, blesse, et détruit physiquement et psychologiquement des femmes et des hommes.

Ce meurtre islamophobe n’est malheureusement pas un acte isolé. Il s’inscrit dans un processus historique long de stigmatisation des musulmanes et des musulmans vivant dans l’Hexagone.

Depuis plusieurs décennies, de discours politiques et médiatiques en lois et mesures d’exception, les musulmanes et musulmans sont désignés comme un corps étranger gangrenant la société française.

L’extrême-droite a indéniablement porté ce discours islamophobe avec le plus de haine et de violence. Toutefois, la droite dite « républicaine », l’« extrême-centre » et une partie importante de la gauche ont largement contribué à ce concert islamophobe.

Aujourd’hui, certains de celles et ceux qui ont alimenté cette islamophobie — allant jusqu’à prohiber l’emploi même de ce mot — s’empressent de condamner le meurtre d’Aboubakar Cissé pour mieux faire oublier leurs compromissions passées.

Nous n’avons pas la mémoire courte ! Et nous ne nous laisserons pas amadouer par des discours opportunistes de pure circonstance.

En réalité, nous devons d’abord compter sur nos propres forces, car seule la mobilisation de celles et ceux qui subissent l’islamophobie et le racisme en général permettra de faire reculer cette oppression.

Il y a urgence à construire un front unitaire, le plus large possible, pour faire barrage à cette surenchère islamophobe, qui entraîne et entraînera inévitablement la multiplication des autorisations au passage à l’acte et des crimes racistes.

Pour l’heure, le Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires présente ses condoléances à la famille d’Aboubakar Cissé et à ses proches.

Face à cette tragédie, le FUIQP rappelle la nécessité de s’organiser et de lutter activement contre l’islamophobie et contre le racisme systémique, c’est-à-dire le racisme d’en haut et la fascisation.

Hors de la lutte, il n’y a pas de progrès !

Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires

Syrie: ne crions pas “victoire du peuple” avec les loups otanesques et sionistes

La chute de Bachar Al-Assad et les évènements de ces dernières semaines en Syrie ont été présentés par la communauté des États impérialistes (États-Unis, Union Européenne, Israël, et leurs alliés au Moyen-Orient) ainsi que leurs organes de propagande médiatique comme une “victoire du peuple syrien”.

En tant qu’organisations basées en France et, de manière générale, dans les pays occidentaux, nous n’avons pas la prétention de dicter aux peuples syrien ou palestinien la conduite à adopter face à des systèmes d’oppression ; que cette oppression émane de dirigeants de leur propre État ou de puissances coloniales et impérialistes, à l’image de l’État colonial et génocidaire sioniste. Une telle prétention serait d’autant plus vaine qu’en tant qu’organisations engagées dans le mouvement de solidarité anticoloniale avec le peuple palestinien, nous assistons, impuissantes, depuis plus de 14 mois, à un génocide perpétré par l’État sioniste avec le soutien direct de nos propres gouvernements. Si nous saluons la mobilisation internationale historique et sans précédent en soutien au peuple palestinien, force est de constater que, malgré quelques victoires symboliques, nous n’avons pas réussi à empêcher nos gouvernements de poursuivre leur soutien militaire, économique et diplomatique à l’État colonial et génocidaire sioniste. Ce constat, amer, sur les limites et insuffisances de nos propres mouvements en Occident, doit nous imposer l’humilité face à des peuples qui, à Cuba, en Irak, au Sahel, en Syrie, au Venezuela et, bien évidemment en Palestine, sont aux avant-postes de la lutte contre l’impérialisme de nos propres États.

Toutefois, cette exigence d’humilité ne saurait nous empêcher de faire preuve de lucidité dans l’analyse de l’évolution des rapports de force au Moyen-Orient, ainsi que leur impact pour les peuples de la région et du Sud global. Doit-on se rallier au narratif des États impérialistes et des médias occidentaux dominants visant à présenter la prise de pouvoir à Damas par des takfiristes repeints en “modérés” voire en “progressistes” comme une “victoire du peuple syrien”? Par quel miracle les États membres de l’OTAN, qui appuient et arment le génocide en Palestine peuvent-ils soutenir les aspirations du peuple syrien?

En cette période de confusion généralisée, il nous semble important de rappeler certains principes élémentaires ayant vocation à guider nos actions dans le cadre du mouvement de solidarité avec les peuples en lutte contre l’impérialisme. En tant que militant·es antiimpérialistes, il nous semble inconcevable de soutenir les agressions et déstabilisations désastreuses que sponsorisent les grandes puissances impérialistes. Ni en Irak, ni en Libye, ni au Yémen, ni en Syrie.

Contrairement à la fable, largement répandue, d’une révolte spontanée du peuple syrien qui aurait mené à la chute de Bachar el-Assad, la prise de pouvoir à Damas par Hayat Tahrir al-Sham (HTS, ladite “Organisation de Libération du Levant”), dont le noyau dur a été membre d’Al Qaïda puis de Daesh, est avant tout une victoire de l’OTAN et de l’État colonial et génocidaire sioniste.

En effet, les groupes armés ayant pris le contrôle de Damas le 8 décembre dernier ont bénéficié d’un soutien financier, logistique et militaire de la Turquie (membre important de l’OTAN), des États-Unis et de l’État colonial sioniste – chacun de ces 3 pays occupant et revendiquant une partie non négligeable du territoire syrien. Les aspirations démocratiques du peuple syrien sont finalement totalement étrangères aux acteurs du changement de régime. Les pseudos “libérateurs” ne sont que des agents turco-qataris et pro-occidentaux sans vergogne – ce dont ils ne se cachent pas. Le chef du HTS, Ahmad al-Shara’a (anciennement Abou Muhammad al-Julani), a clairement fait savoir que les groupes réunis sous sa bannière n’avaient aucune intention de s’en prendre aux intérêts de l’Occident et de son avant-poste dans le monde arabe : l’État colonial et génocidaire sioniste. Arrêté en Irak, Al Julani a passé cinq ans dans des camps de prisonniers mis en place par les États-Unis avant d’être libéré “par hasard” en 2011, au moment même où la guerre civile en Syrie commençait.

Par un tour de passe-passe dont ils ont décidément le secret, les dirigeants et médias occidentaux s’attachent désormais à rendre “respectables” des takfiristes que l’on prétendait combattre hier au nom de la “guerre contre le terrorisme” mais qui sont aujourd’hui au service de l’agenda des puissances occidentales.

Et l’agenda de ces forces, c’est la balkanisation de la Syrie, dont le nord et l’est sont sous protectorat américain, avec un pillage des ressours du pétrole et du blé ; le nord-ouest sous le contrôle et l’occupation turques. De son côté, l’État sioniste a élargi son occupation du Golan syrien jusqu’au Jabal ash-Shaykhet a détruit les capacités militaires de la Syrie par des centaines de bombardements depuis le 8 décembre. Rien ne s’oppose plus désormais à une balkanisation complète de la Syrie. Depuis plus d’un an, une ligne rouge du sang de dizaines de milliers de victimes, relie le génocide des Palestinien·nes à Gaza à la dévastation du Liban et au renversement du gouvernement syrien.

L’ordre chronologique est parfaitement clair. Au sein du formidable mouvement mondial de solidarité avec la Palestine, nul ne peut ignorer que l’État génocidaire sioniste tente depuis plus d’un an de détruire les forces qui lui résistent en Palestine, au Liban et au Yémen. La balkanisation d’une Syrie désormais dirigée par des groupes armés soutenus par l’OTAN et l’occupation d’une grande partie de son territoire constituent ainsi une opportunité pour l’État colonial sioniste de couper les résistances palestinienne et libanaise d’une importante base arrière.

Le renversement du gouvernement syrien est vécu comme un triomphe par le président turc Recep Tayyip Erdogan et par les pays occidentaux – États-Unis en tête – qui, il va sans dire, sont aussi, depuis toujours, les ennemis d’une véritable indépendance arabe. Mais, stratégiquement, le plus grand bénéficiaire de la balkanisation de la Syrie est de loin l’État colonial sioniste. Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s’est ainsi réjoui de la chute d’Assad, la qualifiant de “jour historique” et affirmant qu’elle était la conséquence directe des actions menées par Israël contre le Hezbollah et l’Iran. Le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, a déclaré que “c’est le début d’une opportunité pour un Moyen-Orient plus stable, dans lequel la sécurité d’Israël et les intérêts de l’Amérique sont garantis”. Pour assurer ces intérêts, les génocidaires du peuple palestinien peuvent faire confiance au nouveau pouvoir à Damas.

Le 27 décembre, le nouveau gouverneur de Damas, Maher Marwan, a indiqué à la radio publique américaine NPR que le nouveau pouvoir avait la “volonté d’établir des relations pacifiques avec Israël”. Dans un entretien au cours duquel le génocide en cours à Gaza n’a pas été évoqué, Maher Marwan a même justifié les bombardements massifs de l’État colonial et génocidaire sioniste en déclarant notamment : “Il est possible qu’Israël ait ressenti de la peur et ait donc légèrement avancé [dans la zone tampon] et bombardé un peu. C’est une peur naturelle. Nous n’avons pas peur d’Israël et nous n’avons pas de problème avec eux. […] Nous n’avons aucune intention d’intervenir d’une manière qui menacerait la sécurité d’Israël.” Le nouveau gouverneur de Damas appelle même les États-Unis, principal soutien du génocide en cours à Gaza à soutenir son gouvernement pour développer de meilleures relations avec Israël.

Rien d’étonnant à ce que le chef de HTS, quelques jours auparavant, ait demandé aux groupes palestiniens de désarmer et d’arrêter toutes leurs activités en Syrie. Les pseudo “libérateurs” sont des partisans de la balkanisation de la Syrie et de farouches opposants de la résistance palestinienne.

Ce n’est pas une intervention armée directe de l’impérialisme, comme ce fut le cas en Irak et en Libye, qui a fait chuter le régime syrien, mais ce sont les mandataires des principaux pays impérialistes et de leurs alliés locaux qui ont pris le pouvoir à Damas. Loin d’être une “libération”, ce dénouement est d’abord l’œuvre des États-Unis, d’Israël et de la Turquie qui ont tous les trois intérêts à la balkanisation de la Syrie, au renforcement de l’État colonial et génocidaire sioniste comme gérant local des intérêts du système impérialiste, à l’affaiblissement de l’Iran en attendant de pouvoir la balkaniser à son tour, à l’isolement de la résistance et du peuple palestinien comme condition du projet de leur anéantissement. Ces différents objectifs sont des outils pour le contrôle de cette région stratégique du fait de sa situation géographique (à l’intersection de trois continents) et de ses richesses pétro-gazières.

Refusons toute contamination de la propagande impérialiste dans le mouvement de soutien
à la cause palestinienne!


Non à l’occupation et à la balkanisation de la Syrie!

La libération de la Syrie sera aussi celle de la victoire de la Palestine et des peuples arabes
contre l’impérialisme
!

Vive la solidarité internationale des peuples!

Association des Palestiniens en Île-de-France
BPPA (Brigade Panafricaine pour la Palestine)
FUIQP (Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires)
Secours Rouge Marseille

A la mémoire de Habib Mheni

Nous venons d’apprendre avec tristesse la disparition de notre frère de lutte Habib Mheni. Allah y rahmou.

Tunisien émigré en France, Habib était un militant historique des luttes de l’immigration et de la solidarité avec les luttes de libération nationale des peuples colonisés, singulièrement avec le peuple palestinien.

Défenseur de l’unité arabe, Habib restait particulièrement attentif à la vie politique et intellectuelle s’étendant du Golfe à l’Atlantique. Lecteur insatiable, il dévorait les livres et les articles aussi bien en arabe qu’en français car il restait toujours avide de comprendre pour mieux agir. 

Dans son quotidien, Habib était l’incarnation de la figure du militant à la fois discret et sage mais toujours déterminé dans son engagement. 

Par sa présence, Habib aura également participé à former et orienter une génération de militants qui se doit de préserver la flamme de sa mémoire en perpétuant son héritage en faveur de l’émancipation des peuples colonisés.

Le Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires salue la mémoire de notre frère Habib Mheni et exprime ses condoléances et sa solidarité à sa famille et à ses proches.

Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires

15/12/2024