Le FUIQP est une organisation nationale qui lutte contre les systèmes d’oppression en prenant en compte les discriminations de classe, de sexe, de genre et de race.
A l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes du 8 mars, nous, militantes du FUIQP rappelons que le féminisme est un combat contre le système capitaliste, raciste et patriarcal. La lutte féministe ne sera effective que si nous intégrons toutes les femmes dans leurs différences et leurs pluralités (noires, arabes, roms, tziganes, musulmanes ou perçues comme telles, LGBTQ+).
Nous refusons le pseudo féminisme islamophobe qui, au nom d’une liberté dévoyée, renforce l’oppression des femmes musulmanes et justifie les guerres impérialistes. Nous refusons le pseudo féminisme qui stigmatise et justifie la répression policière des hommes non blancs. La lutte pour nos droits et contre la violence patriarcale ne se fera pas sans la lutte contre le racisme sous toutes ses formes.
Nous sommes visées par un racisme systémique
post colonial qui s’amplifie à chaque période
électorale. Le racisme, l’islamophobie, la xénophobie et les discriminations
qui y sont associés se manifestent
de manière différente à l’égard des femmes et des filles.
Nous sommes la cible des politiques patriarcales et racistes qui nous assignent aux conditions de vie les plus précaires, qui nient la dimension systémique des violences sexuelles et sexistes et qui nous privent de notre liberté de nous organiser.
Ces formes multiples de discrimination entravent la jouissance de nos droits fondamentaux ou nous en privent. Elles dégradent nos conditions de vie et nous enferment dans la pauvreté.
Mais n’en déplaise aux gouvernants et aux médias qui prétendent parler de nous et pour nous, les femmes non blanches luttent et continueront de lutter pour l’égalité et la disparition de toutes les oppressions sexistes et racistes. Les victoires remportées par les femmes de chambres des hôtels Ibis et Hyatt, ou les salariées de l’entreprise ONET mais aussi les luttes menées par les hijabeuses ou les femmes « sans-papiers » sont un exemple pour l’ensemble des combats féministes et des luttes sociales. Ces exemples,qui ne représentent qu’une partie de la diversité et de la dignité des luttes portées par des femmes non blanches, nous rappellent également que c’est dans la solidarité et la lutte collective contre le système patriarcal et raciste que les victoires s’arrachent.
Nous exigeons la fin des discriminations dans l’accès à l’emploi et aux logements et des conditions de vie et de travail dignes. Nous demandons la régularisation des femmes « sans-papiers ». Nous exigeons l’abrogation de la loi de 2004 sur l’interdiction des signes religieux et de la loi confortant « les principes républicains » qui dégradent la vie quotidienne des femmes musulmanes de ce pays. Nous voulons que les femmes puissent accompagner leurs enfants aux sorties scolaires, se baigner dans les piscines et pratiquer leur sport sans faire l’objet de harcèlement. Nous exigeons que de réels moyens soient mobilisés contre les violences sexistes et sexuelles. Nous exigeons la fin des crimes policiers et de la politique carcérale raciste qui s’abat sur nos familles.
Nous ne cesserons d’être visibles et de lutter pour notre dignité.
Nous apportons notre soutien sans concession à toutes les femmes qui luttent : les hijabeuses, les élèves avocates et avocates, le syndicat de femmes voilées et libres, les jeunes filles qui, comme Anna-Chloé Dinah, subissent le harcèlement raciste, les luttes portées par les minorités de genre, les étudiantes, les précaires…
Nous ne cesserons jamais jusqu’à l’égalité totale en droit et en fait ! Nous continuerons à nous unir pour ne pas subir !
Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires
8/03/2022