La convocation d’Anasse Kazib et d’autres militants de sa campagne aux présidentielles par la police est un révélateur de la nature de notre séquence historique. La procédure inique ouverte conte Anasse et ses camarades n’a d’autre objectif que celui d’intimider pour silencier. Le message est clair : taisez-vous sur les dominations et les injustices que vous subissez ou la répression s’abattras sur vous.
L’objectif est limpide à savoir instaurer et banaliser une logique maccarthyste pour faire taire toutes les voix discordantes dénonçant l’ignominie de l’ordre dominant.
Ce qui arrive à Anasse aujourd’hui n’est pas un cas isolé. La répression à bas bruit de tous les collectifs ou associations refusant de se taire sur les injustices et les dominations est devenue la norme.
Les interdictions et dissolution d’associations sont devenues monnaies courantes : CCIF, CRI, Collectif Palestine Vaincra de Toulouse, Comité Action Palestine de Bordeaux, la fermeture administrative de la mosquée de Pessac, etc. Les tentatives de pénalisation des militants appelant à boycotter l’Etat d’Israël ne cessent pas de se multiplier. Les tentatives visant à criminaliser les militants syndicaux connaissent la même ascension exponentielle. Les oppositions à la politique de l’impérialisme français en général et en Afrique en particulier sont régulièrement stigmatisées de manière menaçante comme étant du soutien au terrorisme, au séparatisme, au jihadisme, etc.
Les faits reprochés sont à eux seuls significatifs de la période. Anasse et ses camarades sont accusés pour je cite « des faits d’organisation d’une manifestation sur la voie publique sans déclaration ». Il y a encore quelques années une telle poursuite aurait soulevé une mobilisation massive contre cette atteinte à la liberté de manifestation.
Les multiples rognements des droits démocratiques de cette dernière décennie au motif de la « lutte antiterroriste » ont ainsi banalisés le droit de regard sans limite de l’Etat sur les manifestations politiques et syndicales. Désormais Darmanin s’estime légitime pour trier les manifestations licite et illicites, halal et non halal.
Certes la loi le lui permet mais cela indique simplement qu’il ne faut pas confondre la légalité et la justice.
Face à un tel contexte il est urgent de retrouver les réflexes militants historiques adoptés dans le passé par tous les combattants contre la domination partout sur la planète. Ces principes sont simples et sont au nombre de trois :
L’attaque contre un militant est une attaque contre tous les militants
Le soutien contre la répression ne nécessite pas un accord sur toutes les positions défendues
La solidarité est toujours une arme des damnés de la terre.
Pour toute ces raisons le FUIQP se tient au côté d’Anasse et de ses camarades
Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires (FUIQP)
Paris, 03/03/2022