Ce que nous voulons :
1. Nous voulons la régularisation de tous les sans-papiers et une citoyenneté commune et égale pour tous
L’immigration postcoloniale trouve son explication uniquement dans les politiques impérialistes que l’Occident, et la France en particulier, fait subir aux peuples du Tiers-Monde. C’est par l’oppression économique qui affame les peuples et les fait tomber dans la misère totale, et les guerres coloniales qui massacrent massivement les populations qui y résistent, que l’Europe a créé le besoin pour un grand nombre de personnes de quitter leur terre natale. Elle organise ensuite leur massacre, à travers la répression de ceux qui tentent de migrer par des moyens illégaux, ce qui n’est rien d’autre qu’un assassinat institutionnel de masse, dont l’Europe et la France sont coupables et responsables. Les migrants étant les victimes des politiques coloniales de l’Occident, nous considérons qu’ils sont avant tout des réfugiés politiques et économiques. C’est pourquoi la régularisation immédiate de tous les sans-papiers est donc une première mesure essentielle pour garantir à tous l’égalité réelle. Nous estimons en effet que la citoyenneté ne doit pas dépendre de l’origine mais uniquement du lieu de résidence et de la participation à la vie collective du pays
2. Nous voulons la fin des violences policières, que justice soit faite pour toutes les victimes de ces violences, et la dissolution de la BAC
Les populations des quartiers populaires et celles issues de l’immigration postcoloniale, et les jeunes en particulier, sont quotidiennement victimes de violences policières. Elles commencent par le tutoiement et vont du contrôle au faciès à l’injure et à l’humiliation publique, jusqu’à l’assassinat. Les agressions policières, physiques ou verbales, sont pratiquement quotidiennes, et elles amènent régulièrement à des morts. Elles ne sont pas le fruit de quelques individus qui feraient mal leur travail mais sont les conséquences d’un système policier qui créé des inégalités et favorise le racisme et le sexisme. Ces violences sont systématiquement mises sous silence par les médias, aidés du système judiciaire, qui protège la police. Quand les coupables sont portés en justice, ils sont systématiquement acquittés. La brigade anticriminelle (BAC) constitue la partie la plus réactionnaire et la plus violente de la police. Sa dissolution immédiate est le premier pas vers la fin du système policier criminel qui est en place
3. Nous voulons une justice impartiale qui soit rendue par une institution représentative de la société française
Les lois, le fonctionnement de l’organisation juridictionnelle (la complexité des procédures, le langage utilisé, etc.), mais aussi la façon dont est concrètement rendue la justice ont créé un véritable système qui ne rend pas la justice mais au contraire contribue à maintenir les inégalités. Le système judiciaire français n’a aujourd’hui pour projet que de défendre la position des dominants dans la société. Cette inégalité devant la justice est telle que les victimes ne cherchent même plus à porter plainte parce qu’elles savent que la chance d’obtenir justice est souvent presque nulle, comme c’est régulièrement le cas pour les violences policières ou les viols par exemple. Pour contrer ces fonctionnements inégalitaires favorisant le système en place, nous considérons que la justice ne doit plus être rendue par une élite représentative de la classe dominante mais par une institution populaire, représentative de l’intégralité du peuple de France, et qui défend ses intérêts. Si nous ne nous basons pas sur la législation en vigueur, qui est le reflet de luttes passées et du rapport de force actuel, pour définir la légitimité de nos actions, nous cherchons à la rendre la plus conforme possible à nos revendications. Ainsi, nous militons par exemple pour l’abrogation des lois racistes et sexistes qui interdisent le port du voile, car nous estimons que ces combats ponctuels sont essentiels pour faire avancer le rapport de force.
4. Nous voulons l’abrogation de toutes les lois racistes, en particulier les lois islamophobes, et une laïcité qui permette à chacun l’exercice libre de sa religion
Pour maintenir le peuple sous l’oppression économique et détourner sa légitime colère, les dirigeants français on construit un racisme envers les noirs, les arabes, les musulmans, les rroms et plus généralement les personnes qui ne collent pas au modèle voulu du français blanc. Ce racisme est alimenté par des discriminations dans l’accès à l’emploi, au logement, à l’éducation, etc., mais s’exprime également à travers les violences policières, les jugements de la justice et les discours politiques et médiatiques. Aujourd’hui, l’islamophobie est particulièrement utilisée pour diviser le peuple de France, et s’est notamment traduite par plusieurs lois racistes contre les femmes voilées, leur interdisant l’accès à l’éducation publique. Elle se répand et se reproduit du fait de la liberté totale laissée aux discours islamophobes, qui constituent une autorisation de passage à l’acte, et qui ont produit une recrudescence des violences islamophobes de tous types. La laïcité n’a pourtant pas été pensée historiquement comme un moyen de combattre la religion, mais justement comme un moyen de la protéger et de permettre à chacun de pratiquer librement sa foi. Notre vision de la laïcité est celle d’une laïcité qui permet le droit à la différence sans différence de droit.
5. Nous voulons la fin de toutes les violences et discriminations sexistes, et en particulier l’abrogation des lois contre le port du voile
En plus du racisme, la classe dominante utilise également le sexisme pour diviser le peuple et le rendre aveugle aux réalités économiques et sociales de l’exploitation. Depuis des siècles, les dominants ont donc organisé un véritable système qui structure l’ensemble des éléments de la vie quotidienne pour réaliser la domination de l’homme sur la femme : c’est ce que les féministes ont appelé le système patriarcal. Il s’exprime dans les discriminations au travail, dans l’éducation, etc., mais également au sein de la famille (au niveau de la répartition des tâches ménagères notamment), et a infiltré les inconscients collectifs à travers des attitudes et des expressions sexistes. Il se traduit également par des violences très concrètes, aussi bien verbales que physiques, que les femmes vivent au quotidien. Parce que nous sommes pour l’égalité réelle de tous et de toutes, nous sommes donc des féministes convaincus et engagés, et nous entendons abattre ce système qui créé des injustices. Nous refusons cependant l’instrumentalisation du féminisme à des fins racistes et impérialistes, comme cela se passe actuellement dans les pays occidentaux. Nous considérons que les questions de race, de classe et de sexe sont complémentaires et qu’elles doivent être comprises comme un tout. Nous sommes donc pour l’abrogation de toutes les lois sexistes, et en particulier les lois islamophobes contre le port du voile, qui sont une manière d’enlever aux femmes la libre disposition de leur corps.
6. Nous voulons la fin de l’exploitation de l’homme par l’homme
Le système capitaliste a été historiquement pensé et construit par une minorité riche sur la base de l’exploitation économique. Cette classe dominante, la bourgeoisie, a depuis su s’organiser pour défendre ses intérêts et ainsi se maintenir au pouvoir. Sa domination économique a pour fondement l’exploitation de l’homme par l’homme pour la recherche infinie du profit. Si le système économique capitaliste a pour essence l’exploitation, le travail, avec des conditions et un salaire décents, libéré de l’exploitation capitaliste, est pourtant un facteur d’épanouissement personnel et émancipe l’ensemble de la société. La fin de la recherche permanente du profit et son accaparement par la classe dominante permettra de poser les fondations d’un nouveau système économique, sur lequel pourra se construire une société nouvelle. Cette nouvelle société aura pour principe la garantie élémentaire de tous les droits inaliénables de l’Humanité : l’accès gratuit et total à la santé, au logement, à l’éducation, au transport, à la culture, etc., la promotion de la paix et de l’amitié entre les peuples, l’égalité réelle dans tous les secteurs de la société. C’est cet idéal libérateur pour tous les êtres humains qui nous libérera de toutes les dominations, et c’est pour cette société que nous entendons nous culier les lois islamophobes, et une laïcité qui permette à chacun l’exercice libre de sa religion.
7. Nous voulons une éducation gratuite et populaire, qui permette de s’émanciper, d’apprendre son histoire et de comprendre le monde
En France, l’Ecole est aujourd’hui un outil de contrôle qui a pour objectif de préserver l’ordre social et économique établi. C’est un moyen qu’utilise la classe dominante pour maintenir le peuple dans le silence et détourner sa colère. Elle ne reproduit pas seulement les inégalités sociales dans la réussite et l’échec scolaire, en construisant l’enseignement sur les idées et les pratiques des dominants, mais elle véhicule également des valeurs rétrogrades, ment sur l’histoire et répand des idées fausses sur un grand nombre de sujets. Cet enseignement est par ailleurs fondé sur les valeurs occidentales hiérarchiques, qui considèrent que l’éducation est quelque chose qui se donne, de quelqu’un qui a la connaissance à quelqu’un qui ne l’a pas. Elle est donc un moyen d’enfermer l’individu, de l’empêcher de penser par lui-même et de réfléchir selon ses propres réalités. Au contraire, nous considérons que l’éducation ne se donne et ne se reçoit pas, mais qu’elle est construite en commun, et qu’elle doit avoir pour projet d’émanciper l’individu et la société toute entière. C’est pourquoi cette éducation doit avant tout être construite par le peuple pour le peuple : c’est cela que nous appelons l’éducation populaire
8. Nous voulons la libération totale de la Palestine et le retour de tous les réfugiés
Depuis l’apparition du mouvement sioniste au XIXème siècle, celui-ci n’a cessé de promouvoir la colonisation et le fascisme, allant jusqu’à collaborer avec les pires dictatures (Allemagne nazie, Afrique du sud pendant l’apartheid, par exemple). Depuis, l’entité sioniste n’a cessé de massacrer et de chasser les palestiniens de leur terre. La Palestine constitue un enjeu géopolitique extrêmement important pour l’Occident, puisqu’il permet aux puissances impérialistes de contrôler le Moyen-Orient à travers son valet israélien. La libération totale de la Palestine relève du droit élémentaire à l’autodétermination de tous les peuples et ne se fera que par la lutte du peuple palestinien. Le retour de tous les réfugiés palestiniens est leur droit légitime, et la condition essentielle de la fin du système colonial en Palestine. Notre rôle en France doit être de soutenir sans condition cette résistance, et de peser pour que la France cesse de soutenir l’Etat d’apartheid israélien. Cela passe également par les actions pour la libération de tous les prisonniers politiques de la cause palestinienne, en particulier notre président d’honneur Georges Ibrahim Abdallah, mais aussi par la promotion de la campagne BDS (Boycott – Désinvestissement – Sanctions) contre l’Etat d’Israël dans sa totalité.
9. Nous voulons la fin de toutes les politiques d’ingérence de la France à l’étranger et de toutes les guerres impérialistes, la fin du système néocolonial, l’indépendance totale de toutes les colonies françaises, et l’autodétermination pour tous les peuples du monde
Au XXème siècle, la lutte des peuples colonisés leur a permis d’arracher, pour un grand nombre d’entre eux, leur indépendance vis-à-vis des puissances coloniales, et de la France en particulier. Pour maintenir leur emprise sur les peuples et les terres du Tiers-Monde, les puissances coloniales ont cependant su évoluer et utilisent maintenant le néocolonialisme pour continuer d’exploiter leurs anciennes colonies. Ainsi, à travers des systèmes comme le Franc CFA ou la francophonie, la France assure son hégémonie politique, économique et culturelle sur celles-ci. En utilisant les outils impérialistes que sont le FMI et la Banque mondiale, les grandes puissances occidentales contrôlent et soumettent à leurs demandes les économies nationales. En se légitimant grâce à l’ONU qui lui est soumis, elles utilisent leur bras armé, l’OTAN, pour massacrer les peuples qui résistent à leur domination. La France continue également de soumettre à la domination coloniale tous les territoires qu’elle baptise à présent « DROM-COM », qui sont objectivement des colonies qui n’ont pas encore obtenu leur indépendance. Ces colonies sont des territoires où se reproduisent toutes les logiques coloniales, et où les colons (blancs) continuent de contrôler la terre, les ressources et l’économie. Leur indépendance est inéluctable et s’obtiendra par la lutte, qui a déjà permis de faire changer le rapport de force, en Kanaky notamment. C’est pourquoi nous soutenons inconditionnellement la lutte pour l’indépendance totale de toutes les colonies françaises. Le droit à l’autodétermination étant un droit inaliénable de toute l’humanité, nous soutenons également la lutte de tous les peuples qui n’ont pas encore acquis leur indépendance totale. Des kurdes aux sahraouis, en passant par les populations indigènes en Amérique et en Océanie, les basques ou encore les tamouls, nous voulons la liberté et la souveraineté pour tous les peuples du monde. Nous considérons que tous ces agissements colonialistes sont des stratégies au service d’un système de domination de l’Occident sur le Tiers-Monde : l’impérialisme. Nous entendons abattre à jamais ce système en promouvant la solidarité entre tous les peuples du monde : c’est ce que nous appelons l’internationalisme.
10.Nous voulons le droit à l’autonomie, à l’auto-organisation et à l’autodéfense populaire
L’expérience des luttes de l’immigration et des quartiers populaires menées par nos aînés nous a montré que l’autonomie est une condition indispensable pour construire une organisation conséquente, la dépendance envers d’autres forces ne pouvant qu’être teintée de subordination et de paternalisme. Pour autant, nous ne refusons en aucun cas les alliances ponctuelles très concrètes, quand elles se font sur des bases égalitaires, et en gardant toujours notre autonomie comme élément essentiel de définition de notre organisation. Nous considérons que la lutte contre toutes les dominations doit avant tout se baser sur les réalités des premiers concernés, et c’est pourquoi nous refusons de subordonner leurs revendications. Nous voulons que les dominés s’organisent et décident par eux-mêmes de leurs priorités, des objectifs fixés et des moyens de les atteindre. Pour cette raison, nous ne rejetons aucun moyen d’action dans la mesure où c’est celui qui est jugé légitime par les premiers concernés
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