Cocotiers, vahinés, ciel et plages paradisiaques et « bons sauvages » telles sont les images médiatiques dominantes de la Polynésie dite « française ». Lorsque nos médias dominants abordent cette colonie composée de cinq archipels c’est pour dessiner l’image d’un « paradis métis » ou d’une colonisation réussie par le mélange des populations. La majorité des polynésiens ne partagent pas cette vision et le mouvement indépendantiste a réussi à inscrire la Polynésie dans la liste des territoires à décoloniser. Le 17 mai 2013 l’assemblée générale des Nations-Unies adoptait une résolution affirmant « le droit inaliénable de la population de la Polynésie française à l’autodétermination et à l’indépendance » et exigeant du gouvernement français de « faciliter la mise en place d’un processus équitable et effectif d’autodétermination[i] ». Malgré plusieurs autres résolutions allant dans le même sens, la France fait la sourde oreille et refuse d’organiser un référendum d’autodétermination. Essayons de comprendre pourquoi en resituant la Polynésie dans ses contextes historiques, économiques et géostratégiques.