Contre l’invitation du suprémaciste hindou, Narendra Modi

Pour les célébrations de la fête nationale du 14 juillet 2023, Emmanuel Macron a décidé d’inviter et d’honorer le Premier ministre indien Narendra Modi, ancien cadre du RSS (Rashtriya Swayamsevak Sangh), organisation nationaliste hindou d’extrême-droite, fondée sur le modèle du parti nazi. Cette organisation suprémaciste constitue jusqu’à aujourd’hui la matrice du nationalisme hindou radical qui prône l’Hindutva ; c’est-à-dire la « purification » du sous-continent indien de tout ce qui n’est pas Hindou notamment de l’Islam et des musulmans.

C’est d’ailleurs des rangs de cette milice paramilitaire que fut issu l’assassin du Mahatma Gandhi en 1948, partisan d’une Inde  multiculturelle et multiconfessionnelle.

Aujourd’hui, le RSS continue de se rendre responsable de violences contre les chrétiens et les communistes, pouvant aller jusqu’au meurtre. Lors des manifestations de 2020 contre une réforme islamophobe voulue par le gouvernement de Narendra Modi, des miliciens du RSS ont mené des actions violentes contre des manifestants et des musulmans. Des actes de torture, des incendies, et diverses agressions ont été filmés. Certaines vidéos témoignent d’une complicité de la police. Ces affrontements ont fait, entre le 23 et le 28 février, 42 morts et plus de 200 blessés.

Concernant spécifiquement le Premier ministre indien, Emmanuel Macron ne peut ignorer que son invité fut l’instigateur d’un pogrom qui fit plus de 2 000 victimes parmi les musulmans du Gujarat lorsque Narendra Modi était à la tête de cet Etat de l’Union indienne en 2002. Ses mandatures depuis 2014 ont été marquées par une politique xénophobe à l’égard des minorités, principalement musulmane, ainsi que des violences et des pogroms réguliers à l’égard de cette dernière.

La politique répressive menée par Narendra Modi au Jammu-et-Cachemire, cet Etat à majorité musulmane du nord de l’Inde, est régulièrement comparée à celle que mène Israël à l’égard du peuple palestinien. Par décret du 5 août 2019, le gouvernement de Modi a révoqué l’Article 370 de la Constitution indienne qui garantissait à l’Etat du Cachemire indien une autonomie relative dans la gestion de ses affaires internes. Les manifestations au Cachemire ont été brutalement réprimées par le parlement indien, contrôlé par le parti de Modi : augmentation des effectifs militaires dans l’Etat occupé, arrestations des représentants élus locaux, imposition d’un couvre-feu, emprisonnement en masse de milliers de Cachemiris, et coupure des réseaux téléphoniques et internet.

Dans ce contexte, l’invitation de Modi n’est nullement fortuite, surtout au regard du parcours de ce dernier. Elle témoigne d’une réelle convergence de points de vue non seulement sur la question musulmane entre le pouvoir macronien et l’ancien cadre du RSS, mais d’une dérive autoritaire de pouvoirs se revendiquant tous deux démocratiques. Cette convergence islamophobe s’est manifestée au niveau international en 2022 lorsque la France et l’Inde se sont opposées en vain à l’institution d’une Journée internationale de lutte contre l’islamophobie par l’ONU, le 15 mars.

Ainsi, le Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires (FUIQP) condamne fermement l’invitation faite à un chef d’Etat ouvertement raciste et xénophobe qu’est Narendra Modi.

Le FUIQP affiche sa profonde solidarité à l’égard des minorités opprimées par l’ami d’Emmanuel Macron et soutient le combat des Indiens de toutes confessions ou orientations philosophiques qui dénoncent la politique autoritaire, raciste et xénophobe du suprémaciste hindou Narendra Modi.

Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires

13/07/2023