Soutien à Omar Alsoumi et dénonciation de la répression contre le mouvement de solidarité avec la Palestine

Le FUIQP condamne fermement le placement en garde à vue de notre frère Omar Alsoumi, porte-parole de l’association Urgence Palestine, survenu récemment en France.

Cette mesure s’inscrit dans un contexte inquiétant de répression croissante à l’encontre des militant·es et associations qui défendent les droits du peuple palestinien. Le FUIQP rappelle que la liberté d’expression et la liberté de manifester sont des droits fondamentaux garantis par la loi française et les conventions internationales.

Nous dénonçons le harcèlement judiciaire et policier dont font l’objet les organisations et militant·es de solidarité avec la Palestine, et nous appelons les autorités françaises à respecter les principes démocratiques et à cesser toute intimidation visant à museler un mouvement légitime de solidarité internationale.

Le FUIQP réaffirme son soutien total à notre frère Omar Alsoumi, à Urgence Palestine et à toutes les associations et individus engagés pour la justice et les droits humains en Palestine.

Nous appelons à la mobilisation de tous pour exiger la libération immédiate de notre frère Omar Alsoumi et la fin de la répression contre les militant·es palestiniens en France.

Communiqué du FUIQP

05/11/2025

Hommage du FUIQP à Assata Shakur

Le FUIQP rend hommage à Assata Shakur, militante révolutionnaire noire, figure majeure de la lutte pour la libération et la dignité du peuple afro-américain, dont nous apprenons avec tristesse le décès.

Réfugiée à Cuba depuis plus de 40 ans, elle fut poursuivie sans relâche par l’État américain et par le FBI, symbole de la répression implacable qui frappe celles et ceux qui refusent la domination raciste, impérialiste et coloniale.

Assata Shakur, membre des Black Panthers puis de l’Armée de Libération Noire, incarne une tradition de résistance radicale qui continue d’inspirer les luttes d’aujourd’hui. Sa vie témoigne de la répression féroce que subissent les militantes et militants engagés contre le racisme structurel, la ségrégation sociale, et l’impérialisme américain.

Son parcours résonne profondément avec nos combats :

 • contre le racisme systémique et les violences policières,

 • contre la criminalisation des résistances,

 • pour la liberté des prisonniers politiques et la mémoire des luttes d’émancipation.

Assata Shakur nous a laissé des mots qui résonnent encore : « Il est de notre devoir de lutter, il est de notre devoir de vaincre. Nous devons nous aimer et nous protéger les uns les autres. Nous n’avons rien à perdre hormis nos chaînes. »

Le FUIQP salue sa mémoire et appelle à continuer, dans nos quartiers, dans nos vies et dans nos luttes, l’héritage d’Assata Shakur.

Elle rejoint la longue lignée des combattant·e·s tombé·e·s mais jamais vaincu·e·s.

Assata Shakur vit à travers nos luttes !

Justice et dignité pour nos peuples !

Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires

28/09/2025

Reconnaissance de l’État palestinien par Macron : deux face d’une même médaille au service du sionisme.

PALESTINE VAINCRA !

Le FUIQP salue la reconnaissance officielle de l’État palestinien par la France. Cette décision, attendue depuis des décennies par les peuples en lutte et les soutiens de la cause palestinienne, représente une avancée importante sur le plan symbolique et diplomatique.

Mais ce geste reste insuffisant face à l’urgence de la situation à Gaza et en Cisjordanie. Tandis que les crimes de guerre se multiplient, que la population civile est broyée par les bombardements, les déplacements forcés et la famine organisée, le refus de la France de prendre des sanctions concrètes contre l’État israélien constitue un manquement grave.

La reconnaissance ne vise pas la rupture avec le soutien colonialiste et génocidaire du gouvernement israélien. Elle reste un faux pas en avant pour les droits légitimes du peuple palestinien : Macron reconnaît la Palestine et, dans le même temps, son ministre continue la répression en interdisant les drapeaux palestiniens dans les mairies.

Tout cela est le symbole d’un gouvernement qui prétend protéger les peuples opprimés, colonisés, victimes de génocide, alors qu’il fait exactement l’inverse. Seule la résistance des peuples colonisés est libératrice. Seule la résistance du peuple palestinien permettra d’imposer une véritable reconnaissance de ses droits.

Reconnaître la Palestine, c’est bien. Agir pour stopper un génocide en cours, c’est indispensable.
Or, sans embargo sur les armes, sans gel de la coopération militaire, sans suspension des accords économiques, la France reste dans une position de double discours.

Le gouvernement français devrait s’inspirer de l’Espagne, qui a non seulement reconnu l’État palestinien, mais a aussi suspendu ses exportations d’armes vers Israël.

C’est pourquoi le FUIQP appelle à s’inscrire dans le mouvement mondial des peuples pour le soutien à la résistance du peuple palestinien face à la barbarie coloniale et génocidaire d’Israël et de ses alliés américains, européens et Français.

Comme le rappelait Nelson Mandela : « Tout ce qui est fait pour moi, sans moi, est fait contre moi. »

Il ne peut y avoir de paix sans justice, ni de justice sans actes.

Tahya Falestine !

Guerre sociale – Guerre coloniale : deux logiques, un même combat


MOBILISATION NATIONALE LE 10 SEPTEMBRE

Héritiers des luttes de l’immigration et des quartiers populaires : notre lutte est juste, notre colère est légitime.

Le 10 septembre, une mobilisation nationale s’organise contre les violences sociales, les politiques autoritaires et les attaques contre nos droits.

En même temps, nous dénonçons la complicité du gouvernement français avec la colonisation en Palestine et le génocide en cours.

Le FUIQP appelle l’ensemble des habitant·e·s des quartiers populaires, les personnes issues de l’immigration postcoloniale, ainsi que toutes les forces progressistes et solidaires à y participer massivement.

Nos quartiers paient le prix fort :

 • des politiques sécuritaires et racistes,

 • de la régression sociale,

 • de l’effondrement des services publics.

En réponse à nos difficultés quotidiennes, l’État et les gouvernements successifs multiplient les violences policières, les contrôles au faciès, les crimes racistes et entretiennent l’impunité institutionnelle.

Nous nous mobiliserons :

 • Contre les violences policières qui tuent, mutilent et humilient. De Nahel à Ibo, de Wissam à Lamine, la liste s’allonge dans un silence complice.

 • Contre l’islamophobie d’État, les dissolutions arbitraires, les lois d’exception et la stigmatisation des musulman·e·s.

 • Contre le racisme structurel et les discriminations à l’école, dans l’emploi, le logement, la santé, les médias et les institutions.

 • Contre la répression de nos solidarités, notamment avec la Palestine.

 • Pour l’égalité réelle, la justice sociale, la dignité et l’autonomie politique de nos luttes.

 • Pour des services publics de qualité accessibles à toutes et tous.

Nous sommes la solution :

 • une jeunesse debout qui ne baisse pas la tête,

 • des mères en lutte,

 • des collectifs enracinés,

 • une mémoire vivante des résistances de l’immigration pour l’égalité des droits, la justice et contre le colonialisme.

Le 10 septembre, nous mobiliserons visibles, organisés et déterminés pour briser leur système qui nous divise afin de mieux nous appauvrir et nous tuer,

S’unir et ne plus subir!

Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires

07/09/2025

Contre les flammes de la haine, notre mémoire est vivante

Le FUIQP exprime sa plus vive indignation et sa solidarité après l’incendie survenu à Bobigny, visant la maison départementale du parc de la Bergère, nommée depuis le 5 juillet Djamila Amrane, du nom de l’ancienne militante du FLN, intellectuelle et figure de la lutte de libération algérienne.

Cet acte criminel ne saurait être interprété autrement que comme une tentative de faire taire la mémoire vivante de l’anticolonialisme. Derrière les flammes, nous voyons les ombres persistantes des nostalgiques de l’Algérie française, ceux qui refusent encore d’admettre la défaite du colonialisme, et s’en prennent aujourd’hui à celles et ceux qui incarnent la dignité des peuples colonisés.

Ce n’est pas seulement une maison associative qui a été attaquée. C’est une mémoire, un symbole de résistance et de transmission, que certains veulent réduire au silence.

Nous affirmons haut et fort : nous ne nous tairons pas !

Nous dénonçons la banalisation des discours racistes, la complaisance envers les réseaux d’extrême droite et le mépris envers les mémoires populaires issues de la colonisation.

Le combat de Djamila Amrane est aussi le nôtre : justice, mémoire, émancipation.

FUIQP – Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires

8/08/2025

NAHEL, 2 ANS APRÈS : IMPUNITÉ POLICIÈRE, VIOLENCE COLONIALE, GESTION GUERRIÈRE DES QUARTIERS POPULAIRES

Le 27 juin 2023, Nahel Merzouk, 17 ans, était abattu à bout portant par un policier à Nanterre. Deux ans après, la douleur reste vive, mais elle se mêle désormais à une rage lucide : celle d’un peuple confronté à une politique d’État qui piétine sa dignité, efface ses morts et protège ses bourreaux.

Alors que la justice refuse de qualifier ce meurtre de crime raciste ou colonial, alors que les policiers impliqués bénéficient de conditions de détention privilégiées, voire de relaxe ou de soutien institutionnel, une vérité éclate plus clairement que jamais : ce que vivent les quartiers populaires en France relève d’une gestion coloniale permanente.

Dans nos quartiers, un simple contrôle routier peut tuer. Dans nos quartiers, l’uniforme fait la loi, et l’État couvre les crimes. Dans nos quartiers, la police n’est pas là pour protéger : elle est là pour réprimer, intimider, mater.

Ce n’est pas un dysfonctionnement : c’est une stratégie. C’est une logique de guerre contre une jeunesse perçue comme suspecte, car issue des immigrations postcoloniales. Ce sont les mêmes logiques qui opprimaient hier dans les colonies, aujourd’hui recyclées dans les cités.

Nous n’oublions pas Nahel. Nous n’oublions pas les centaines d’autres morts aux mains de la police. Nous n’acceptons pas les discours qui parlent “d’incidents” ou de “bavures” là où il y a une politique assumée de harcèlement, de surveillance et de violence d’État.

Face à l’impunité, face à l’injustice, face au racisme institutionnel : nous appelons à la mobilisation massive ce vendredi 27 juin 2025 à 17h à Nanterre, place Nelson Mandela, pour rendre hommage à Nahel et exiger justice.

Car justice pour Nahel et pour toutes les familles victimes de crimes policiers, c’est justice pour nous tous.

C’est la fin de l’impunité policière.
C’est la rupture avec un ordre colonial et raciste.
C’est le droit de vivre, libres et dignes, dans nos quartiers.

FUIQP — Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires

25/06/2025
Instagram : @justicepournahel

Halte aux bombardements américains sur l’Iran !

Non à l’impérialisme – Solidarité avec les peuples !

Le Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires (FUIQP) condamne avec la plus grande fermeté les bombardements américains actuellement en cours sur le territoire iranien. Une fois encore, les États-Unis, avec la complicité silencieuse ou active de leurs alliés, s’arrogent le droit d’agresser un peuple souverain au nom d’intérêts impérialistes.

Sous couvert de « sécurité régionale » ou de « lutte contre le terrorisme », ces attaques ne sont que la poursuite d’une guerre globale contre les peuples du Sud, contre toute forme de souveraineté non alignée, contre toute contestation de l’ordre néocolonial mondial.

Ces frappes ont déjà provoqué des morts civiles, des destructions massives et un climat de terreur. Elles menacent la paix dans toute la région et aggravent une fois de plus les tensions au Moyen-Orient. Elles rappellent tragiquement la violence systémique exercée par les puissances occidentales sur les pays du Sud, que nous subissons aussi ici, dans nos quartiers, sous d’autres formes : stigmatisation, violences policières, racisme d’État.

Le FUIQP exprime sa pleine solidarité avec le peuple iranien.

Nous appelons les organisations anticoloniales, les collectifs populaires, les syndicats, les forces progressistes et les habitant·es des quartiers à se mobiliser contre cette guerre.

Pas en notre nom !

Non à la guerre – Non à l’impérialisme – Justice pour les peuples !

FUIQP – Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires

23/06/2025

Contre l’agression d’Israël contre l’Iran

Le FUIQP exprime sa plus vive indignation et sa profonde préoccupation suite à l’agression militaire perpétrée par l’État colonial israélien contre l’Iran.

Cette attaque est une violation manifeste de la souveraineté iranienne, une escalade grave et un nouveau franchissement de seuil par un État qui bafoue systématiquement les principes les plus élémentaires du droit international.

Les frappes israéliennes ont ciblé plusieurs sites sur le territoire iranien, mettant en péril la sécurité régionale et menaçant d’embraser davantage un Moyen-Orient déjà ravagé par les interventions impérialistes et coloniales.

Le FUIQP rappelle que le recours à la force sans justification légale est interdit par le droit international. Pourtant, nous savons ce droit profondément marqué par l’histoire des rapports de force issus du colonialisme et de l’impérialisme.

La Charte des Nations Unies, souvent évoquée, fut d’ailleurs conçue dans un contexte où les puissances dominantes entendaient façonner un ordre mondial à leur mesure.

Nous ne sommes pas dupes du caractère sélectif et instrumentalisé de ce droit, régulièrement invoqué pour justifier les guerres de l’OTAN, mais ignoré lorsqu’il s’agit de défendre les peuples du Sud ou de sanctionner les crimes de l’État d’Israël.

Néanmoins, dénoncer les violations du droit international par Israël c’est aussi souligner l’hypocrisie de ceux qui prétendent incarner la « communauté internationale » tout en tolérant ou soutenant les agressions répétées contre les peuples arabes et musulmans.

Le FUIQP réaffirme son engagement pour une résolution politique des conflits fondée sur la justice, la souveraineté et la libération des peuples. Nous affirmons le droit de l’Iran, comme celui de toute nation agressée, à se défendre. Mais au-delà des cadres juridiques imposés par les puissances dominantes, nous affirmons surtout la légitimité des résistances populaires et nationales face à l’agression impérialiste.

Face au génocide en cours à Gaza, face aux multiples agressions israéliennes au Liban, en Syrie, au Yémen, et aujourd’hui en Iran, le FUIQP appelle à des sanctions internationales contre l’État colonial israélien, à la fin de l’impunité, et à un soutien renforcé aux luttes des peuples contre la domination, l’occupation et la guerre.

Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires

17/06/2025

Dénonciation de l’arraisonnement criminel de la flottille pour Gaza en soutien au peuple palestinien

Le FUIQP affirme sa solidarité totale avec le peuple palestinien, en particulier avec les populations enfermées dans la prison à ciel ouvert qu’est Gaza, soumises depuis plus de dix-huit mois à une offensive militaire d’une violence coloniale sans précédent. Le massacre en cours s’inscrit dans la continuité d’un projet colonial fondé sur le nettoyage ethnique, la dépossession et l’éradication du peuple palestinien. Nous le nommons pour ce qu’il est : un génocide.

Ce crime aujourd’hui planifié s’inscrit dans le droit fil d’une histoire longue de gestion coloniale des territoires occupés. Il est le fruit d’un ordre mondial dans lequel les puissances impérialistes — au premier rang desquelles les États-Unis, la France et l’Union européenne — jouent un rôle direct ou complice. Que ce soit par le silence, la diplomatie de l’hypocrisie ou le soutien militaire et financier à l’État colonial israélien, la responsabilité de ces États est pleinement engagée.

Dans ce contexte, l’initiative courageuse de la flottille pour Gaza, qui tentait de briser le blocus et d’acheminer une aide vitale, est un acte de résistance civile. Son arraisonnement en pleine mer par l’armée israélienne, en violation du droit de naviguer en eaux internationales, constitue un acte de piraterie d’État, et une attaque contre la solidarité internationale.

Toutefois, nous refusons de nous appuyer sur des instances internationales discréditées, qui ont démontré, encore et encore, leur incapacité ou leur refus structurel d’agir contre l’impunité coloniale. Les résolutions de l’ONU non appliquées, les condamnations creuses et les gesticulations diplomatiques ne peuvent masquer une vérité simple : les institutions internationales, telles qu’elles existent aujourd’hui, participent à la gestion du colonialisme, non à sa fin.

Nous n’attendons rien de ces structures. C’est aux peuples, aux organisations militantes, aux collectifs de quartier, aux syndicats de base, aux diasporas engagées, à toutes les forces de la société civile en lutte de prendre leurs responsabilités.

C’est pourquoi le FUIQP appelle à :

 • Refuser la banalisation du génocide en cours ;

 • Nommer les responsables directs et complices : l’État israélien, les puissances impérialistes, les gouvernements collaborateurs ;

 • Multiplier les actions de solidarité concrètes : manifestations, blocages, boycott, soutien logistique, relais de la parole palestinienne ;

 • Construire un front large, anticolonial et internationaliste, qui relie la cause palestinienne aux luttes contre l’impérialisme, le racisme d’État, et les violences policières ici.

Ce n’est pas une guerre : c’est une extermination.

Ce n’est pas une crise humanitaire : c’est un projet politique criminel.

Face à cela, nous ne nous tairons pas.

Nous appelons à tous les rassemblements qui auront lieu dès aujourd’hui dans différentes villes de France pour dénoncer l’arraisonnement criminel de la flottille pour Gaza et pour soutenir le peuple palestinien.

Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires

09/06/2025

Marcher contre l’islamophobie et lutter contre ses causes réelles

La marche nationale contre l’islamophobie appelée pour le 11 mai par des dizaines d’organisations, associations, comités, partis, etc., répond à une nécessité indiscutable et au besoin d’unité la plus large qui en découle. C’est pourquoi le FUIQP marchera ! Mais les mobilisations contre l’islamophobie se doivent d’être davantage encore à la hauteur des enjeux auxquels nous sommes confrontés

L’assassinat d’Aboubakar Cissé révèle que l’islamophobie est devenue la figure première du racisme contemporain ; celle qui est fabriquée consciemment par le discours politique et médiatique dominant. Elle s’articule de surcroît avec une montée simultanée de la négrophobie, le Musulman et le Noir devenant les figures de l’ennemi intérieur à abattre.

Les ergotages multiples sur le mot « islamophobie » depuis des années et encore aujourd’hui d’une part et la négation ou la sous-estimation de son ampleur et de sa croissance exponentielle d’autre part, ont été des facteurs importants empêchant l’émergence d’une réponse à la hauteur des enjeux.

L’islamophobie qui vient de tuer Aboubakar Cissé n’est pas un racisme spontané venant d’en bas. Elle est le résultat de décennie de diffusion consciente à des fins politiques [produire des débats écrans pour masquer des questions sociales et politiques réelles, légitimer des interventions militaires extérieures dans des pays où l’Islam est la religion majoritaire, cliver les classes populaires pour les diviser, légitimer le soutien à l’Etat génocidaire israélien, etc.] d’un « racisme d’en haut » finissant par s’enraciner profondément. C’est en totale solidarité que nous nous associons à la demande de la famille de reconnaître comme terroriste le meurtre d’Aboubakar Cissé.

La fabrique politique de l’islamophobie s’est enclenchée dès 1982-1983 avec la campagne du Parti socialiste au pouvoir pour délégitimer les grèves des travailleurs immigrés en les présentant comme étant une manipulation « intégriste ». Elle prend son rythme de croisière avec le vote de la loi de 2004 sur l’interdiction des signes religieux à l’école qui ouvrait une « boîte de Pandore du racisme respectable» autorisant et suscitant des retours périodiques de séquences d’hystérie islamophobes. A partir de cette date, l’islamophobie est inscrite dans la loi sous le masque de la défense de la laïcité. Elle s’accélère par la multiplication des perquisitions, des dissolutions des collectifs de lutte contre l’islamophobie ou de soutien à la lutte du peuple palestinien, des débats orduriers sur les chaines de désinformation, etc. L’islamophobie meurtrière est le résultat logique de cet « arôme idéologique immédiat » comme dirait Antonio Gramsci.

L’ouverture des processus de dissolution de la « Jeune Garde » et d’« Urgence Palestine » dans le contexte du meurtre d’Aboubakar Cissé souligne que les forces sociales et politiques à la manœuvre ne sont pas près de s’arrêter. Elle confirme qu’une partie de la classe dominante envisage une séquence fasciste pour résoudre la crise de légitimité gouvernementale et prévenir la révolte sociale qui gronde.

C’est pourquoi si l’unité est nécessaire, la clarté l’est également. Lutter efficacement contre l’islamophobie suppose d’en combattre toutes les causes. Il n’y aura pas de recul durable de l’islamophobie dans ce pays sans remise en cause de son inscription dans le marbre juridique par la loi de 2004. Sans pousser la lutte contre l’islamophobie jusqu’à la remise en cause de cette loi, nous ne pourrons produire qu’un antiracisme édenté.

Ainsi, la conclusion est celle de la nécessité d’un mouvement autonome des immigrations et des quartiers populaires.

Le principe est résumé depuis longtemps par Nelson Mandela : « Tout ce qui se fait pour moi, sans moi, se fait contre moi ».

Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires

7/05/2025