plus un seul mort dans nos quartiers !

Intervention lors de la manifestation contre le racisme systémique et les violences policières du 23/09/2023

Le FUIQP est une organisation politique nationale qui comme son nom l’indique tente d’organiser les sections surexploitées, réduites au silence et brutalisées des classes populaires

Si nous sommes debout aujourd’hui c’est que nous sommes les héritiers de tous les résistants au racisme systémique qui voit le jour avec la mise en place du système colonial et qui perdure jusqu’à aujourd’hui.

Si nous sommes révoltés aujourd’hui c’est que nous sommes les héritiers de toutes les victimes des violences policières qui sont indissociables de ce racisme systémique puisqu’elles en sont le résultat logique.

Si nous sommes debout c’est pour lutter comme l’ont fait nos parents, nos anciens pour briser les chaînes de l’esclavagisme, du colonialisme.

Comme l’on fait les militants du Mouvement des Travailleurs Arabes (MTA) dans la décennie 70, les marcheurs de 1983 contre le racisme et pour l’égalité et depuis les dizaines de comités de familles de victimes.

Mais ces violences policières séculaires contre les immigrations et leurs héritiers sont elles-mêmes l’outil de la reproduction d’une surexploitation qui prend les visages de la hogra, des discriminations massives, des humiliations et de la déshumanisation.

C’est cette surexploitation et les violences policières et militaires dont elle a besoin qui tue depuis des décennies dans nos quartiers populaires et qui fait rougir la méditerranée du sang de milliers d’êtres humains poussés à risquer leur vie par la prédation impérialiste et les guerres qu’elle suscite.

Si nous sommes ensemble dans la rue c’est pour crier plus un seul mort dans nos quartiers !

Nous ne laisserons pas faire !

Qui sème la hogra récolte l’intifada !

Si nous portons de nombreuses revendications certaines d’entre elles revêtent dans notre contexte de fascisation un caractère prioritaire:

  • Ainsi en est-il du combat pour l’amnistie des condamnés des révoltes légitimes de juin dernier. Ce combat doit être le combat prioritaire de tous ceux qui refusent un antiracisme de bonne conscience.
  • Ainsi en est-il du combat contre l’islamophobie et pour l’abrogation de toutes les lois et mesures qui l’ont propulsée de la loi de 2004 contre le foulard à l’école au délire mortifère sur l’abaya aujourd’hui. Ce combat doit être celui de tous ceux qui refusent un antiracisme édenté.
  • Ainsi en est-il enfin du combat pour une véritable épuration de la police de ses éléments fascistes et racistes.

La colère des jeunes de nos quartiers populaires est légitime. Elle est un cri de vie et d’espoir. Elle constitue le refus d’une société immonde et pourrissante.

Soyons à la hauteur pour lui répondre car il s’agit de nos enfants, de nos petits frères et petites sœurs, qu’ils assassinent et humilient au quotidien.

Si nous sommes là aujourd’hui c’est parce que nous le devons à nos anciens qui n’ont jamais baissé la tête et à nos enfants qui se sont révoltés partout en France.

C’est pourquoi nous disons organisons nous pour lutter contre le racisme d’Etat, l’islamophobie, et les violences policières !

Le FUIQP vous donne rendez-vous à Marseille le 29 et 30 septembre pour ne pas oublier les crimes racistes d’octobre 1973, les 40 ans de la marche pour continuer le combat.

Pas de justice, pas de paix !

Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires

23/09/2023

LE PARI DU NOUS ?

Nous, collectif de personnes racisées, avons participé à la réunion inter-orgas du 12 sept, en vue de préparer la manifestation du 23 septembre à la suite de l’appel national à se mobiliser contre les crimes policiers et le racisme

Nous étions enthousiastes à l’idée de former un front unitaire contre le racisme d’état, mais surtout de dénoncer une énième loi islamophobe interdisant à des jeunes filles de porter la abaya ou tout autres vêtements pouvant affirmer leur islamité.

Dès le début de cette réunion, nous avons compris très vite, qu’une fois de plus, notre présence ne servait qu’à cautionner leur action antiraciste.

La disposition de la salle en témoignait : Toutes les personnes racisées étaient debout dos au mur ou dans le meilleur des cas, assises sur des tables, derrière les militant.es blanc.hes assises en 1ère ligne autour de la table.

Cette scène digne d’un tableau colonial n’a interpellé personne.

Tandis que leurs principales préoccupations se focalisaient sur le trajet ou l’heure de la manifestation, avec des propositions hors sol et un fantasme sur les « quartiers populaires », le Collectif des Femmes Musulmanes, le FUIQP et les FRAP ont recentré le débat sur les véritables enjeux politiques de cette manifestation.

Nous avons demandé à ce que nos collectifs prennent la tête du cortège avec nos banderoles afin de donner une visibilité aux femmes musulmanes, aux jeunes filles harcelées politiquement et médiatiquement depuis la rentrée, aux personnes sans-papier, mal-logées et toutes les personnes racisées subissant au quotidien racisme, islamophobie, sexisme et répression.

Nous pensions que cette proposition évidente et légitime au plus haut point, serait validée à l’unanimité.

Nous avons reçu pour toute réponse, une avalanche de propos à la fois méprisante, violente, raciste, sexiste et islamophobe.

« mettre les femmes musulmanes devant, c’est invisibiliser les blancs » (citation prise dans le compte-rendu officiel de la réunion).

De la CGT à la CNT, du PCF au NPA, d’Exctinction rébellion à l’Action Antifasciste, en passant par les syndicats étudiants et les organisation politiques « anticapitalistes, antifascistes et révolutionnaires », personne n’a stoppé les propos violents, ni dénoncé les intimidations et donné une réponse claire aux femmes musulmanes. Aucun n’a eu ni la volonté politique ni le courage d’assumer une position de soutien à un collectif de femmes musulmanes.

Seuls les quatre collectifs féministes présents ont soutenu notre demande.

Les militant.es blancs présents parlaient de notre positionnement dans le cortège comme si nous étions une variable d’ajustement à la leur disposition. Tout comme leurs ancêtres, ils s’autorisent à disposer de nos corps comme bon leur semble.

Face aux hurlements des uns et au silence complice des autres, nos trois collectifs ont quitté la réunion.

Évidemment, nous ne porterons pas la banderole de la CGT avec vos membres noirs et arabes que vous mettrez devant pour soulager votre conscience. Et non, nous ne seront pas vos arabes et noirs de services qui vous légitimeront.

Depuis des décennies ces organisations, de la gauche à l’extrême gauche, des partis politiques aux syndicats s’approprient nos luttes antiracistes, les vident de leurs sens et les gardent sous contrôle.

Ce sabotage d’une part, a pour seul objectif de préserver leurs privilèges blancs. Privilèges dont ils ont fermement nié l’existence durant cette réunion. D’autre part de tenir sous tutelle les collectifs antiracistes racisés, car ils n’acceptent pas l’autonomie de nos luttes et de modes d’organisation.

Ces stratégies destructrices et cette violence témoignent de l’impossibilité aujourd’hui à Grenoble de lutter avec ces organisations blanches.

Les luttes antiracistes doivent être portées par les personnes racisées, seuls à définir leur mode d’organisation et leur agenda de lutte.

Les personnes non concernées ne peuvent être que soutenantes ou alliés.

Malcom X disait : « Personne ne peut vous donner l’égalité et la justice, c’est à vous de la prendre »

Il est donc urgent que nous nous organisions entre nous et pour nous.

C’est pourquoi nous lançons un appel à tous nos camarades racisé.es

pour participer à la première

Assemblée Antiraciste des personnes racisées

ce samedi 23 septembre à 16h30 au jardin de ville.

Collectif des Femmes Muslmanes

Féministes Racisées Anti-Patriarcat (FRAP)

FUIQP – Grenoble

Contre le racisme systémique et les violences policières

Conférence de presse pour la marche unitaire du 23 septembre

Le Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires (FUIQP) est une organisation politique à vocation nationale

Malheureusement, le racisme systémique et les violences policières qui en sont l’expression la plus brutale, ne sont pas nés en juin 2023. Depuis des décennies, les personnes non-blanches qui vivent en France, subissent ce racisme trouvant ses racines dans l’histoire coloniale.

En effet, lorsque nous parlons de racisme systémique nous parlons d’abord d’un système de domination qui rabaisse des femmes et des hommes au rang de sous-homme dont la vie ne possède pas de valeur.

Déshumanisées, les personnes non-blanches peuvent être discriminées, violentées et assassinées. Une fois mortes, la déshumanisation se poursuit par un déni de justice et par l’oubli.

Cette analyse nous permet d’établir un fil conducteur historique entre les massacres coloniaux et les crimes policiers qui frappent nos frères et sœurs des quartiers populaires.

Le racisme systémique est d’abord marqué par sa permanence.

Ainsi, des massacres du 17 octobre 1961 à Paris à l’assassinat de Nahel Merzouk en passant par les meurtres racistes de l’été 1973 et les multiples morts sous les balles et les coups de la police nationale, il y a une permanence du racisme dans son expression la plus violente : celle qui ôte la vie de femmes et d’hommes déshumanisés.

Ajoutons à cela le traitement et l’empoissonnement des colonies d’outre-mer, les guerres et l’appauvrissement des peuples en Afrique et le traitement immonde et meurtries des migrants Africains.

Alors nous qui sommes issus de cette histoire faite de sang et de larmes,  nous n’oublierons jamais les noms de Fatima Bedar, de Mohamed Diab, de Lahouari Ben Mohamed, de Youcef Kaïf, d’Aïssa Ihich, de Makomé M’Bowolé, de Lamine Dieng, d’Adama Traoré, de Nahel Merzouk et de tous les autres.

Face à ces expressions les plus violentes du racisme systémique qui frappe nos sœurs et nos frères, nous nous sommes trop souvent retrouvés seuls pour mener le combat pour la justice et la vérité ; c’est-à-dire contre la déshumanisation des uns pour permettre des privilèges à d’autres.

Cet isolement face au racisme systémique et aux discriminations fut à l’origine de la nécessité pour nous de nous auto-organiser afin de lutter pour une société plus juste et plus égalitaire. Le Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires est directement issu de cette histoire et veut continuer à en porter les combats en partenariat avec d’autres.

Aujourd’hui, la situation a évolué en France. La gauche sociale et politique nous rejoint dans cette lutte contre le racisme systémique. Nous saluons cette avancée mais nous espérons qu’elle ne sera pas un coup d’épée dans l’eau.

En effet, face à la permanence du racisme qui fait le lit de la fascisation, pour servir le capitalisme, il est nécessaire d’avoir une permanence des politiques antiracistes qui doivent nécessairement s’inscrire dans la durée.

Cette nécessité est d’autant plus importante que la réponse d’Emmanuel Macron aux révoltes qui ont suivi le meurtre de Nahel Merzouk, a été énoncée à la fin de l’été : une politique de « recivilisation » des « hordes sauvages » peuplant les banlieues.

Par ce vocabulaire directement emprunté au langage colonial raciste du XIXe siècle – la « mission civilisatrice », si chère à Jules Ferry –, le Président de la République veut ouvrir un nouveau chapitre des politiques racistes auxquelles il a déjà largement contribué, notamment au travers par exemple de la loi sur le séparatisme.

Les premiers effets concrets de cette politique de « recivilisation » se sont déjà faits sentir par les mesures islamophobes de Gabriel Attal contre l’abaya qui fait de chaque élève identifiée comme musulmane une potentielle suspecte.

Il semble évident que ce ciblage des élèves musulmanes n’est qu’un premier coup pour tester nos capacités de résistance face aux mesures racistes qui vont être mises en place dans le cadre de cette politique globale de « recivilisation ». Car la « recivilisation » n’est autre que le renforcement du racisme d’Etat face aux revendications égalitaires de celles et ceux qui subissent directement le racisme.

Aussi, nous, Front des Immigrations et des Quartiers Populaires, appelons toutes celles et tous ceux qui sont attachés au combat pour la justice et l’égalité à s’engager dans la durée pour faire front contre le racisme systémique, dont l’islamophobie est un élément central, les violences policières et les politiques de « recivilisation ».

Nous, FUIQP, exigeons : qu’il n’y ait plus un seul mort dans nos quartiers sous les coups ou les balles de la police nationale ; que cette police nationale soit refondée ; que les personnes condamnées après les révoltes ayant suivi le meurtre de Nahel Merzouk soient amnistiées ; que les lois et mesures racistes soient abolies, à commencer par la loi séparatisme.

Afin de mener ces combats, nous, FUIQP, nous appelons les personnes victimes de racisme à s’organiser localement et nationalement pour construire une communauté de destin qui conjugue égalité, liberté, antiracisme. Cette perspective doit se construire ensemble dans l’unité.

Sans lutte et sans organisation, nous ne pourrons jamais faire reculer le racisme qui structure la société dans laquelle nous vivons.

D’ores et déjà, le FUIQP vous donne rendez-vous à Marseille les 29 et 30 septembre afin de commémorer les meurtres racistes de l’été 1973 et le départ de la Marche pour l’égalité et contre le racisme de 1983.

La lutte pour l’égalité et contre le racisme est une lutte de longue haleine. Et nous marcherons jusqu’à la victoire !

S’unir pour ne pas subir !

Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires

13/09/2023

Interdiction de l’abaya

Une mesure raciste de « recivilisation »

Depuis la rentrée 1989, date de la première affaire dite du « voile » à Creil, une question majeure préoccupe une grande partie de l’intelligentsia française : comment dresser – reciviliser – ou se débarrasser des élèves musulman.es toujours trop ostensibles ?

La loi du 15 mars 2004 est venue apporter une première réponse à cette question en instituant une sorte de cérémonie de dévoilement reprenant les codes instaurés durant la guerre de libération de l’Algérie par les militaires français.

Evidemment, cette réponse s’avérait insuffisante pour tous les suprémacistes qui ne supportent pas que les non-Blanc.hes ne consentent pas à se blanchir en se purifiant dans les eaux claires de la « Civilisation » ; la civilisation occidentale s’entend.

Dans ce processus de lactification, l’école était conçue comme le grand centre autour duquel les enfants non-blancs devaient apprendre à abjurer leurs cultures et leur être pour s’élever en s’assimilant à la culture blanche supérieure. Comme l’écrivait le romancier soudanais Tayeb Salih : « Les écoles furent établies pour nous enseigner à dire « oui » dans leur langage. »

Contre les « ingrates » qui refusent la « libération » et la « civilisation » de l’homme blanc, qui refusent de dire « oui », la sentence doit être sans appel : expulsions, humiliations, insultes et mépris.

Aujourd’hui le nouveau ministre de l’Education, Gabriel Attal, annonce l’interdiction de l’abaya dans les établissements scolaires. Cette annonce s’inscrit évidemment dans la logique raciste des politiques menées depuis plus de trente ans.

Et ne doutons pas que cette annonce en prépare d’autres. En effet, Emmanuel Macron qui vient de faire de l’Education un territoire de son très extensible « domaine réservé », n’a-t-il pas averti qu’il souhaitait faire de l’école l’élément axiologique de sa politique suprémaciste de « recivilisation » contre l’« ensauvagement » de la France par les hordes non-blanches ?

Alors pour « reciviliser », Macron, par l’annonce de son ministre, commence par rouvrir la chasse aux musulman.es pour une nouvelle saison blanche et sèche. Cette saison ne sera certainement pas circonscrite à l’Hexagone comme le montrent les velléités françaises en Afrique. Mais, les suprémacistes devraient se convaincre que les proies des politiques racistes ne se laisseront pas chasser sans se défendre.

S’unir pour ne pas subir !

Front uni des immigrations et des quartiers populaires

29/08/2023

Contre l’invitation du suprémaciste hindou, Narendra Modi

Pour les célébrations de la fête nationale du 14 juillet 2023, Emmanuel Macron a décidé d’inviter et d’honorer le Premier ministre indien Narendra Modi, ancien cadre du RSS (Rashtriya Swayamsevak Sangh), organisation nationaliste hindou d’extrême-droite, fondée sur le modèle du parti nazi. Cette organisation suprémaciste constitue jusqu’à aujourd’hui la matrice du nationalisme hindou radical qui prône l’Hindutva ; c’est-à-dire la « purification » du sous-continent indien de tout ce qui n’est pas Hindou notamment de l’Islam et des musulmans.

C’est d’ailleurs des rangs de cette milice paramilitaire que fut issu l’assassin du Mahatma Gandhi en 1948, partisan d’une Inde  multiculturelle et multiconfessionnelle.

Aujourd’hui, le RSS continue de se rendre responsable de violences contre les chrétiens et les communistes, pouvant aller jusqu’au meurtre. Lors des manifestations de 2020 contre une réforme islamophobe voulue par le gouvernement de Narendra Modi, des miliciens du RSS ont mené des actions violentes contre des manifestants et des musulmans. Des actes de torture, des incendies, et diverses agressions ont été filmés. Certaines vidéos témoignent d’une complicité de la police. Ces affrontements ont fait, entre le 23 et le 28 février, 42 morts et plus de 200 blessés.

Concernant spécifiquement le Premier ministre indien, Emmanuel Macron ne peut ignorer que son invité fut l’instigateur d’un pogrom qui fit plus de 2 000 victimes parmi les musulmans du Gujarat lorsque Narendra Modi était à la tête de cet Etat de l’Union indienne en 2002. Ses mandatures depuis 2014 ont été marquées par une politique xénophobe à l’égard des minorités, principalement musulmane, ainsi que des violences et des pogroms réguliers à l’égard de cette dernière.

La politique répressive menée par Narendra Modi au Jammu-et-Cachemire, cet Etat à majorité musulmane du nord de l’Inde, est régulièrement comparée à celle que mène Israël à l’égard du peuple palestinien. Par décret du 5 août 2019, le gouvernement de Modi a révoqué l’Article 370 de la Constitution indienne qui garantissait à l’Etat du Cachemire indien une autonomie relative dans la gestion de ses affaires internes. Les manifestations au Cachemire ont été brutalement réprimées par le parlement indien, contrôlé par le parti de Modi : augmentation des effectifs militaires dans l’Etat occupé, arrestations des représentants élus locaux, imposition d’un couvre-feu, emprisonnement en masse de milliers de Cachemiris, et coupure des réseaux téléphoniques et internet.

Dans ce contexte, l’invitation de Modi n’est nullement fortuite, surtout au regard du parcours de ce dernier. Elle témoigne d’une réelle convergence de points de vue non seulement sur la question musulmane entre le pouvoir macronien et l’ancien cadre du RSS, mais d’une dérive autoritaire de pouvoirs se revendiquant tous deux démocratiques. Cette convergence islamophobe s’est manifestée au niveau international en 2022 lorsque la France et l’Inde se sont opposées en vain à l’institution d’une Journée internationale de lutte contre l’islamophobie par l’ONU, le 15 mars.

Ainsi, le Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires (FUIQP) condamne fermement l’invitation faite à un chef d’Etat ouvertement raciste et xénophobe qu’est Narendra Modi.

Le FUIQP affiche sa profonde solidarité à l’égard des minorités opprimées par l’ami d’Emmanuel Macron et soutient le combat des Indiens de toutes confessions ou orientations philosophiques qui dénoncent la politique autoritaire, raciste et xénophobe du suprémaciste hindou Narendra Modi.

Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires

13/07/2023

Commémorer la marche pour l’Égalité et contre le Racisme c’est refuser son instrumentalisation macroniste

Il y a 40 ans la marche pour l’Égalité et contre le Racisme suscitait une mobilisation inédite et un vent d’espoir dans l’ensemble de l’hexagone. Cependant les attentes investies dans la marche par les dizaines de milliers de participants se heurtèrent rapidement aux petites et grandes manœuvres de récupération, d’instrumentalisation et de neutralisation d’un État qui s’engage dans la séquence politique du néolibéralisme débouchant sur les processus de paupérisation, de précarisation, d’ethnicisation du débat public et destructeurs des services publics. La création et la promotion étatique de SOS Racisme conduisant à une folklorisation de l’antiracisme ne fut ainsi que la partie la plus visible d’un vaste processus idéologique visant à accompagner une régression sociale et politique sans précédent dont Emmanuel Macron n’est que le dernier continuateur et avatar. Quarante ans après, les petites et grandes manœuvres d’instrumentalisation de la mémoire de cette marche sont annoncées au plus haut sommet d’un État qui a pour caractéristique d’avoir une crise de légitimité inédite et grandissante.

Refusons de brader notre dignité

L’élan commémoratif sur le quarantième   anniversaire de la Marche est surprenant, pour ne pas dire suspect. Pourquoi un événement oublié par la plupart des Français fait-il son retour dans l’agenda politique ? 

 Bien sûr la marche pour l’Égalité et contre le Racisme mérite d’être commémorée du fait de sa signification politique, de son message, de ses revendications et des espoirs et attentes qu’elle a suscités. Cependant la différence absolue entre commémoration et instrumentalisation politique de celle-ci doit être posée nettement si nous ne voulons pas une nouvelle fois être des objets de l’Histoire écrite par les dominants et non des sujets de notre propre Histoire.

Non la marche pour l’Égalité ne peut pas se commémorer avec un gouvernement qui se prépare à faire voter une loi Darmanin sur l’immigration réactionnaire sur toute la ligne, banalise les violences policières, paupérise les classes et quartiers populaires tout en votant des crédits de guerre faramineux, poursuit une politique néocoloniale en Afrique, criminalise le mouvement social, crée les conditions d’une explosion du racisme en général et de l’islamophobie en particulier en récupérant dans son logiciel des termes et logiques argumentaires jusque là portés par l’extrême-droite, etc.

 Un tel gouvernement ne peut vouloir commémorer la marche pour l’Égalité qu’à des fins de communication relevant au mieux du marketing et au pire de l’instrumentalisation de la mémoire.

 Quel bilan peuvent en effet tirer de ces quatre décennies les acteurs et militants héritiers des luttes des immigrations et des quartiers populaires ?

Quarante ans plus tard, l’enjeu essentiel d’une République de la diversité et de l’Égalité reste central. Faire avancer l’Égalité en se mobilisant contre les inégalités sociales et les discriminations racistes reste un enjeu politique majeur.

 Aujourd’hui en France, des personnalités médiatiques et politiques de premier plan, jusqu’au plus haut niveau de l’État, attisent les haines et les peurs, agitant le spectre du  » séparatisme  » et l’épouvantail du  » grand remplacement  » qui menaceraient la République française  » une et indivisible ». 

 La stigmatisation principalement des populations des quartiers populaires: Arabes, Noirs, musulmans, Asiatiques, Rroms…, demeure un sport politique national. Il est relayé par certains médias à longueur de journée. Ces populations sont vues comme de potentielles ennemies de l’intérieur, d’autant plus lorsqu’elles tentent de résister à ces discriminations.

 Du Karcher de Sarkozy à la  « lutte contre le séparatisme » de Macron, la logique de construction des immigrations et des quartiers populaires en « boucs émissaires » puis en « ennemis de l’intérieur n’a fait que s’accentuer.

Force est de constater également que depuis quarante ans la situation socio-économique des quartiers populaires n’a cessé de s’aggraver, que les discriminations se sont généralisées, que le racisme s’est décomplexé au point d’engager une offensive sans précédent qui submerge les médias.

 Après ces quatre décennies d’une telle descente aux enfers, rien ne peut justifier la moindre collaboration avec un tel gouvernement et/ou ses institutions pour commémorer un évènement aussi important de notre histoire collective. Ni l’accès à des subventions pour l’occasion, ni la pseudo-reconnaissance publique de notre histoire, de certaines personnalités héritières de l’immigration ou de certaines associations, ne sauraient masquer que participer à une telle mascarade commémorative ne relève pas de la tactique et du compromis mais signifie la compromission et le bradage de notre dignité.

De quelle commémoration avons-nous besoin ?

Nous ne voulons pas d’une commémoration consistant à refuser de faire le lien entre hier et aujourd’hui c’est-à-dire à continuer à ne pas parler du quotidien des habitants des quartiers populaires qui s’est considérablement dégradé. A ne pas parler depuis des années d’un manque de politique publique criante.

Nous ne voulons pas d’une commémoration qui est silencieuse sur le racisme d’Etat, les violences policières systémiques, la précarisation de nos chibanis et chibanya, la chasse aux sans-papiers, la guerre à l’antiracisme politique et à ses militants, etc.

Nous ne voulons pas d’une commémoration qui construit la marche pour l’Égalité et contre le Racisme comme début de l’histoire en la coupant de ses racines de luttes antérieures. Loin d’être le début de l’histoire, la marche pour l’Égalité est un moment d’une histoire de luttes longues ayant des racines dans le mouvement de lutte pour les indépendances, dans le mouvement des travailleurs arabes, dans les multiples combats des travailleurs immigrés pour l’égalité des droits, etc. Ce sont ces luttes pour l’égalité et la dignité qui ont fécondé la marche pour l’Égalité et contre le Racisme qui, à son tour, a créé les conditions des luttes ultérieures.

La commémoration dont nous avons besoin est celle qui nous réinscrit dans cette filiation militante pour pouvoir la poursuivre. Cette histoire est un leg des générations militantes antérieures et un trésor précieux que nous ne pouvons pas brader pour un plat de lentille, pour l’accès à une reconnaissance factice et éphémère ou pour l’octroi de quelques postes subalternes de supplétifs.

Parce que nous restons attachés au message de la marche pour l’Égalité et contre le Racisme nous ne pouvons pas la commémorer avec un gouvernement et des institutions qui approfondissent les inégalités et produisent le terreau du racisme.

Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires

11/07/2023

Résister à l’oppression est un droit !

La préfecture du Val-d’Oise a exprimé sa volonté d’interdire la marche pour Adama Traoré prévue le samedi 8 juillet à Beaumont.

Le Comité vérité et justice pour Adama organise tous les ans une marche depuis la mort d’Adama le 19 juillet 2016. Depuis sept ans que le Comité organise cette marche, celle-ci s’est toujours déroulée sans incident.

Après le meurtre de Nahel Merzouk à Nanterre et les révoltes qui s’en sont suivies dans toute la France, les autorités veulent museler toute contestation dénonçant les crimes et violences policières ainsi que le racisme systémique dont elles sont l’une des faces les plus violentes.

Nous ne devons rien céder face à la répression étatique. Dénoncer les crimes racistes et le racisme systémique est un devoir pour nous tous. Résister à l’oppression est un droit sacré et inaliénable. Et nous organiser pour faire valoir nos droits est une nécessité.

Ainsi, le Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires (FUIQP) exprime une nouvelle fois sa profonde solidarité et son soutien au Comité vérité et justice pour Adama, qui est en butte à la répression étatique, dans sa lutte pour la justice.

Le FUIQP exprime également une nouvelle fois son soutien à tous les Comités de victimes de crimes et de violences policières qui luttent pour obtenir justice.

Le FUIQP appelle à participer à toutes les marches, à tous les rassemblements et autres évènements organisés dans les jours à venir pour dénoncer les crimes et violences policières, à commencer à la marche pour Adama du samedi 8 juillet à Beaumont.

Pas de justice – Pas de paix

Résister est un droit !

Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires

06/07/2023

Face aux assassinats policiers résister est un droit

Depuis le meurtre de Nahel Merzouk par un fonctionnaire de police le 27 juin, les banlieues de l’Hexagone s’enflamment. La rage et la colère accumulées depuis des années s’expriment dans un embrasement dévastateur. En face, le pouvoir sort massivement sa police – plus de 40 000 forces de l’ordre dont des unités « d’élites », comme le RAID, le GIGN ou la BRI, et des véhicules blindés – pour tenter de maintenir l’ordre.

Depuis trois nuits, les interpellations se sont multipliées. Elles représentent actuellement plusieurs centaines de personnes dans toute la France. Nous exprimons en premier lieu notre solidarité avec ses personnes et leurs proches dont le pouvoir risque de vouloir leur faire payer le prix de leur révolte face à l’injustice.

Aussi, nous, FUIQP, appelons à la solidarité active avec les personnes interpelées dans le cadre des révoltes en cours.  Des caisses peuvent d’ores et déjà être constituées afin d’aider les familles à payer les frais d’avocats, voire certains frais liés à la détention.

Nous, FUIQP, appelons également :

  • A la libération immédiate et sans poursuite de toutes les personnes interpellées dans le cadre des révoltes ayant suivi l’assassinat de Nahel ;
  • A l’abrogation de la loi de 2017 donnant un « permis de tuer » à la police ;
  • A la refonte de la police – notamment la dissolution des Brigades anti-criminalités (BAC), véritable police d’exception coloniale – et des doctrines de sécurité ;
  • A la démission immédiate de Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, qui affirmait « s’étouffer » – pour insulter les victimes de violences policières réellement mortes étouffées par des policiers – lorsqu’il entendait parler de violences policières.

Dans l’affaire du meurtre de Nahel Merzouk, le policier qui a tiré est aujourd’hui inculpé de meurtre et a été placé en détention provisoire. C’est une première étape dans un long parcours qui conduira, peut-être, à rendre justice au défunt et à sa famille. Mais qu’en est-il de son collègue que l’on entend l’inciter à « shooter » dans la vidéo ? Qu’en est-il du policier qui enjoignait, dans un langage explicitement raciste, une passante indignée par ce meurtre à « retourner en Afrique » ? Qu’en est-il du policier qui jette au sol un témoin ayant levé les bras en l’air ? 

La justice ne peut qu’être totale sinon elle n’est pas.

Sans justice, il ne saurait y avoir de paix. Et pour que justice soit faite, pour qu’il n’y ait plus de frères ou de sœurs assassinés par la police, nous avons le droit, et même le devoir, de lutter et de nous organiser. Comme l’affirmait Frederick Douglass : « Là où il n’y a pas de lutte, il n’y a pas de progrès »

Pas de justice – Pas de paix

S’unir pour ne pas subir

Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires

1/07/2023

Les meurtres des petits frères par la police : ça suffit !

Justice pour Naël et tous les autres

Une nouvelle fois nous sommes en deuil et en colère dans les quartiers populaires suite à l’assassinat d’un petit frère par un policier. Cette fois c’est à Nanterre que le jeune Naël âgé d’à peine 17 ans est abattu de sang-froid lors d’un contrôle de police comme le prouve une vidéo diffusée sur Twitter éliminant l’hypothèse de la légitime défense policière. Les images sont parlantes : il s’agit d’une exécution à bout portant. Tous les jeunes des quartiers populaires de l’hexagone savent qu’ils auraient pu être à la place de Naël et qu’ils pourraient l’être à l’avenir. C’est ce sentiment qui explique les révoltes qui se sont emparées de nombreuses villes de la région parisienne mais aussi de province.

Le FUIQP présente d’abord ses condoléances aux parents de Naël, à ses amis et aux habitants de son quartier. Il les assure de sa détermination à se mobiliser pour que justice soit faite pour Naël comme il se mobilise depuis de nombreuses années pour les très nombreuses victimes des violences policières systémiques. Rien que pour cette année, nous en sommes déjà à la quatorzième victime.

Le FUIQP souligne ensuite que les révoltes des jeunes des quartiers populaires suite aux meurtres des frères sont légitimes. Il ne peut y avoir de paix sans justice. Ce n’est que sur la base de la justice que les appels au calme qui se multiplient peuvent être pris au sérieux. Appeler au calme sans exiger les conditions minimums de justice c’est au mieux être naïf et au pire être hypocrite.

Comme d’habitude les « journalistes de préfecture » se sont empressés à reprendre la     version policière et à salir la victime. Comme d’habitude la thèse de la légitime défense policière a été avancée comme la seule crédible. Comme d’habitude la victime a été transformée en coupable. Ce scénario que nous ne connaissons que trop bien n’est possible que parce que depuis plusieurs décennies des ministres de l’intérieur banalisent les violences policières, promettent l’impunité aux policiers impliqués et diabolisent les quartiers populaires et leurs habitants.

C’est pourquoi le FUIQP appelle toutes les associations, partis ou mouvements, syndicats et collectifs à faire de l’assassinat de  Naël l’objet d’une mobilisation nationale durable exigeant :

  • La suspension immédiate du meurtrier et de son complice et leur mise en jugement rapide. Les faits présentés dans la vidéo suffisent à éliminer immédiatement ce policier des effectifs des forces dites de « l’ordre »,
  • Le retrait immédiat des forces de police des quartiers qui se sont révoltés dans lesquels elles se sont permises de casser des portes d’immeubles sociaux et de tirer des balles de LBD,
  • L’abrogation de la loi de 2017 sur la légitime défense que nous avons dénoncée avant même sa promulgation comme constituant un véritable « permis de tuer »
  • La démission du ministre de l’intérieur qui encourage depuis des années les passages à l’acte par ses propos irresponsables et mensongers sur l’immigration et les quartiers populaires

Nous appelons également toutes les militantes et tous les militants à être le plus présent possible ces jours-ci dans les quartiers qui se sont révoltés et lors des jugements des jeunes qui sont et seront interpellés pour témoigner [et visibiliser] des pratiques policières scandaleuses désormais banalisées en France. 

Pas de justice – Pas de Paix

Ne laissons pas les jeunes des quartiers populaires isolés face à la police

Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires

28/06/2023

La Méditerranée ne doit plus être un cimetière pour migrants

Dans la nuit de mardi à mercredi, un bateau de pêche transportant des migrants a chaviré dans les eaux internationales au large du Péloponnèse en Grèce. L’embarcation naufragée avait appareillé de Libye à destination de l’Italie. Ce nouveau drame a fait 78 morts.

Il n’est malheureusement pas le premier drame frappant les migrants qui tentent de franchir le mur migratoire de la Méditerranée. Fin février, 94 migrants étaient morts au large des côtes italiennes dans des conditions similaires. Il y a huit ans, le 18 avril 2015 à 193 km de l’île de Lampedusa, 1.022 migrants étaient déjà morts noyés.

De manière plus globale, selon l’Organisation Internationale pour les migrations (OIM), 25 080 migrants sont morts ou ont disparu en Méditerranée entre 2014 et 2023. Cela fait de la Méditerranée la route migratoire la plus mortelle au monde. Sur les 56 216 migrants qui ont disparu à travers le monde depuis 2014, près de la moitié sont mortes noyées en Méditerranée.

Face à ce nouveau drame, nombre de responsables politiques n’ont pas hésité à faire part de leur émoi. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s’est dite « profondément attristée ». Les autorités grecques, qui mènent une politique xénophobe depuis des années, ont décrété trois jours de deuil national. Le ministre de l’intérieur français, Gérald Darmanin, a expliqué qu’il s’agissait d’un « échec collectif lorsque des personnes perdent la vie dans des conditions ignobles ». Il a ajouté que ce sont les « passeurs qui sont des criminels ». Même Marine Le Pen s’est permis de dénoncer un « drame épouvantable ».

Toutes ces larmes de crocodile visent à tenter de faire oublier que ce sont les politiques xénophobes et suprémacistes ambitionnant d’empêcher par tous les moyens l’entrée de migrants extra-européens, c’est-à-dire non-Blancs, sur le sol européen qui ont transformé depuis des décennies la Méditerranée en cimetière pour migrants.

L’accueil par l’Union européenne de plus de 8 millions de réfugiés ukrainiens – Blancs – depuis le déclenchement de la guerre montre que l’Europe est parfaitement en capacité de recevoir des migrants. Le problème de fond est la politique d’hygiène raciale menée par l’Union européenne et ses Etats membres. La proposition de loi sur l’immigration portée par Gérald Darmanin s’inscrit dans le cadre de cette politique xénophobe et suprémaciste.

Contre ces politiques xénophobes et suprémacistes qui ne peuvent conduire qu’à des drames humains, le FUIQP appelle à revoir les politiques migratoires afin de développer la solidarité et la fraternité entre les peuples.

Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires

18/06/2023