Face aux assassinats policiers résister est un droit

Depuis le meurtre de Nahel Merzouk par un fonctionnaire de police le 27 juin, les banlieues de l’Hexagone s’enflamment. La rage et la colère accumulées depuis des années s’expriment dans un embrasement dévastateur. En face, le pouvoir sort massivement sa police – plus de 40 000 forces de l’ordre dont des unités « d’élites », comme le RAID, le GIGN ou la BRI, et des véhicules blindés – pour tenter de maintenir l’ordre.

Depuis trois nuits, les interpellations se sont multipliées. Elles représentent actuellement plusieurs centaines de personnes dans toute la France. Nous exprimons en premier lieu notre solidarité avec ses personnes et leurs proches dont le pouvoir risque de vouloir leur faire payer le prix de leur révolte face à l’injustice.

Aussi, nous, FUIQP, appelons à la solidarité active avec les personnes interpelées dans le cadre des révoltes en cours.  Des caisses peuvent d’ores et déjà être constituées afin d’aider les familles à payer les frais d’avocats, voire certains frais liés à la détention.

Nous, FUIQP, appelons également :

  • A la libération immédiate et sans poursuite de toutes les personnes interpellées dans le cadre des révoltes ayant suivi l’assassinat de Nahel ;
  • A l’abrogation de la loi de 2017 donnant un « permis de tuer » à la police ;
  • A la refonte de la police – notamment la dissolution des Brigades anti-criminalités (BAC), véritable police d’exception coloniale – et des doctrines de sécurité ;
  • A la démission immédiate de Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, qui affirmait « s’étouffer » – pour insulter les victimes de violences policières réellement mortes étouffées par des policiers – lorsqu’il entendait parler de violences policières.

Dans l’affaire du meurtre de Nahel Merzouk, le policier qui a tiré est aujourd’hui inculpé de meurtre et a été placé en détention provisoire. C’est une première étape dans un long parcours qui conduira, peut-être, à rendre justice au défunt et à sa famille. Mais qu’en est-il de son collègue que l’on entend l’inciter à « shooter » dans la vidéo ? Qu’en est-il du policier qui enjoignait, dans un langage explicitement raciste, une passante indignée par ce meurtre à « retourner en Afrique » ? Qu’en est-il du policier qui jette au sol un témoin ayant levé les bras en l’air ? 

La justice ne peut qu’être totale sinon elle n’est pas.

Sans justice, il ne saurait y avoir de paix. Et pour que justice soit faite, pour qu’il n’y ait plus de frères ou de sœurs assassinés par la police, nous avons le droit, et même le devoir, de lutter et de nous organiser. Comme l’affirmait Frederick Douglass : « Là où il n’y a pas de lutte, il n’y a pas de progrès »

Pas de justice – Pas de paix

S’unir pour ne pas subir

Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires

1/07/2023