Depuis plusieurs semaines, les élèves du lycée Joliot-Curie de Nanterre se mobilisent à l’appel du conseil de la vie lycéenne (CVL). Depuis ces derniers jours, ils font face à une répression policière particulièrement violente. Plusieurs lycéen-ne-s ont été blessé-e-s par les forces de l’ordre armées de gaz lacrymogène et de grenades de désencerclement. Jeudi 13 octobre, quatorze élèves, dont douze mineur-e-s, avaient été placé-e-s en garde à vue.
Pourtant, les lycéen-ne-s ont des revendications simples et légitimes. Ils-elles réclament :
- le retour de l’aide au devoir qui a été retiré depuis la rentrée en raison d’un manque de moyens ;
- la fin d’une « police des mœurs » autoproclamée qui voudrait contrôler strictement les tenues vestimentaires des seules lycéennes identifiées comme musulmanes ;
- la contestation de la mutation administrative d’un enseignant également cosecrétaire départemental de Sud Education 92.
Le FUIQP considère les revendications des élèves du lycée Joliot-Curie de Nanterre totalement légitimes. Nous leur exprimons donc notre soutien dans leur lutte pour une école moins inégalitaire et plus inclusive.
En revanche, nous nous étonnons du peu de soutien que la mobilisation de ces lycéen-ne-s a reçu. Nous nous étonnons également du silence assourdissant qui entoure la répression violente de cette mobilisation par les forces de l’ordre. De même, nous nous étonnons du peu de contestations du discours stigmatisant et répressif tenu par le gouvernement et les médias dominants contre les lycéens de Nanterre.
Les mobilisations lycéennes en faveur de l’égalité deviendraient-elles illégitimes à partir du moment où elles sont portées par des lycéen-ne-s non-blanc-che-s de banlieues ? Les répressions policières brutales deviendraient-elles immédiatement légitimes à partir du moment où elles s’abattent sur des élèves, souvent mineur-e-s, non-blanc-che-s de banlieues ? Les justifications islamophobes de la répression violente d’une mobilisation sociale de lycéen-ne-s deviendraient acceptables en raison de l’identité réelle ou supposée des élèves qui la subissent ?
Au-delà du lycée Joliot-Curie de Nanterre, le FUIQP demande :
- que davantage de moyens soient accordés à l’éducation, particulièrement dans les quartiers populaires qui subissent déjà la relégation sociale depuis plusieurs décennies ;
- que cesse le harcèlement des élèves identifiées comme musulmanes concernant leur tenue vestimentaire.
Seul un investissement massif dans l’éducation pourra permettre de compenser partiellement les inégalités sociales dont les habitant-e-s des quartiers populaires sont les premières victimes. Mais nous savons que cet investissement ne verra jamais le jour sans la mobilisation massive des lycéen-ne-s des quartiers populaires.
Hors de la lutte, il n’y a pas de progrès !
Halte à la répression des lycéens de Nanterre !
Vive les luttes des lycéens des quartiers populaires !
S’unir pour ne pas subir !
FUIQP
16/10/2022